Contexte et prise de position d'Édouard Philippe
Édouard Philippe, ancien Premier ministre et actuel président du mouvement politique Horizons, a récemment exprimé sa position sur la question du mode de scrutin pour les élections législatives en France. Il s'est dit opposé à l'introduction d'un scrutin proportionnel, une idée soutenue par François Bayrou, président du MoDem.
Selon Édouard Philippe, un scrutin proportionnel pour les législatives pourrait conduire à une « absence de majorité claire » au sein de l'Assemblée nationale. Il estime que cela pourrait compliquer la prise de décisions politiques rapides et efficaces, alors qu'il juge qu'une action résolue est nécessaire pour le pays. En outre, Philippe craint que le scrutin proportionnel ne distende le lien entre les électeurs et leurs députés, un lien qu'il juge essentiel au fonctionnement démocratique.
Développements politiques récents
François Bayrou a lancé, depuis le 30 avril, une série de consultations avec différents partis politiques pour discuter de l'opportunité d'adopter un scrutin proportionnel pour l'élection des députés. Il envisage une proportionnelle départementale, similaire à celle utilisée lors des élections législatives de 1986, dans le cadre de la Ve République qui, à l'exception de cette année, a toujours utilisé le scrutin majoritaire uninominal à deux tours.
Réactions politiques
Les forces politiques sont divisées sur cette question. Le parti Les Républicains, par exemple, s'oppose fermement à la proportionnelle, tandis que le Rassemblement national (RN) se dit favorable à une telle réforme, accompagnée d'une prime majoritaire. La France insoumise, pour sa part, préfère une proportionnelle à un échelon régional, alors que le Parti socialiste n'a pas encore arrêté sa position.
Au sein de la majorité présidentielle, il semble y avoir des réticences, certains s'appuyant sur l'idée que le scrutin majoritaire actuel, bien que critiqué, est encore considéré comme la meilleure option disponible.
Projets et perspectives
Le Premier ministre a fait part aux représentants d'Horizons de son intention de soumettre un projet de loi visant à réintroduire la proportionnelle, sur le modèle de celui de 1986, qui pourrait être débattu à l'automne. Cependant, son adoption semble incertaine en raison des divisions au sein de la majorité parlementaire et parmi les différents partis.