Introduction
Le dimanche 29 décembre 2024, les électeurs croates se sont rendus aux urnes pour choisir leur président pour les cinq prochaines années. Ce scrutin se tient dans un climat économique et politique tendu. Le président sortant, Zoran Milanovic, est donné favori par les sondages, bien qu'il ne semble pas avoir assez de soutien pour éviter un second tour qui l'opposerait à Dragan Primorac.
Contexte Politique et Social
Zoran Milanovic, ancien Premier ministre social-démocrate, a été élu président en 2020. Durant son mandat, il a critiqué le gouvernement en place, présidé par Andrej Plenkovic, et porté par l'Union démocratique croate (HDZ). Le poste de président, bien que plutôt symbolique en matière de pouvoir exécutif, revêt une importance stratégique car il est perçu comme un équilibre face à l'influence du HDZ.
Enjeux de l'Élection
Le scrutin présidentiel se déroule alors que la Croatie fait face à une inflation élevée, une corruption perçue comme endémique, et une pénurie de main-d'œuvre. Ces considérations pèsent lourdement sur l'électorat. Dans ce contexte difficile, la rhétorique employée par les candidats a été vive, les insultes ayant souvent remplacé le discours politique ordinaire. M. Milanovic a qualifié son adversaire, M. Primorac, de « faux » et « ennuyeux », tandis que M. Primorac a attaqué personnellement M. Milanovic, le décrivant comme sans respect pour la patrie et le travail.
Relations Internationales et Positionnement
M. Milanovic a adopté une position controversée sur la guerre en Ukraine, critique de l'aide militaire occidentale à Kiev, position qui lui a valu d'être suspecté de sympathies pro-russes par ses opposants, notamment par le Premier ministre Plenkovic. Néanmoins, la Croatie a effectivement fourni une aide substantielle à l'Ukraine.
Perspectives et Analyses
L'issue de cette élection pourrait déterminer l'orientation future de la Croatie, selon M. Primorac qui appelle à l'unité nationale et à un retour aux valeurs patriotiques. Les résultats attendus après la fermeture des bureaux de vote à 19h00 seront cruciaux pour définir si le pays se dirige politiquement vers l'Est ou l'Ouest, vers l'unité ou la division.
L'importance de cette élection réside également dans sa symbolique comme une énième confrontation entre M. Milanovic et M. Plenkovic, avançant l'idée de l'élection plus comme un combat personnel plutôt qu'un choix national.