Shein et la vente de poupées à caractère pédopornographique
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a signalé la présence sur la plateforme de vente en ligne Shein de « poupées sexuelles d'apparence enfantine ». Le groupe a déclaré avoir retiré ces produits de son site. Parallèlement, une enquête judiciaire a été ouverte afin d'identifier les responsables de la mise en ligne et la chaîne de commercialisation de ces articles.
Le ministre de l'Économie a averti qu'il pourrait demander l'interdiction d'accès de la plateforme Shein au marché français en cas de récidive. Il a rappelé que, pour certains faits graves — tels que la diffusion d'objets pédopornographiques, les actes terroristes ou le trafic de stupéfiants — le gouvernement dispose de moyens pour demander des restrictions d'accès aux plateformes en ligne. Toutefois, les autorités ont souligné les limites pratiques et juridiques d'une telle mesure : l'utilisation d'outils de contournement (VPN, serveurs proxy), l'hébergement à l'étranger et la complexité des procédures transnationales rendent difficile une interdiction totale et efficace.
Les débats portent aussi sur la responsabilité des plateformes dans la modération des contenus et des produits, sur la transparence des circuits de mise en vente et sur les moyens de contrôle administratif et judiciaire pour prévenir la réapparition de produits prohibés.
Procès du groupe Lafarge pour financements en Syrie
Un procès pénal oppose le groupe Lafarge et huit anciens responsables pour des faits reprochés entre 2013 et 2014 en Syrie. Les poursuites visent notamment le financement d'entreprises terroristes et, pour certains prévenus, le non‑respect de sanctions internationales. Les versements contestés auraient transité par la filiale Lafarge Cement Syria et visé à préserver l'activité d'une cimenterie située à Jalabiya, dans le nord‑est de la Syrie, alors que de nombreuses entreprises étrangères s'étaient retirées du pays.
La première audience a été marquée par des questions de procédure constitutionnelle soulevées par la défense, notamment des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) susceptibles d'entraîner la transmission d'éléments à la Cour de cassation et un éventuel renvoi du procès. La défense a également invoqué des enjeux liés à la protection de renseignements et à la présomption d'innocence, tandis que les parties civiles ont insisté sur la responsabilité des entreprises opérant en zone de conflit.
Une enquête interne menée par le groupe avait déjà relevé des manquements au code de conduite. Par ailleurs, Lafarge SA avait plaidé coupable aux États‑Unis et accepté une sanction financière concernant des versements effectués en Syrie. Ces antécédents jouent un rôle dans l'appréciation des faits par les autorités judiciaires françaises.
Projets budgétaires en France et au Canada : arbitrages entre économies et investissements
En France, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) contient des mesures visant à réduire les dépenses et à augmenter les recettes : instauration d'une participation forfaitaire pour certains actes médicaux, création de franchises sur des dispositifs médicaux et autres mesures de maîtrise des dépenses. Ces orientations cherchent à limiter le déficit de la protection sociale, mais soulèvent des inquiétudes quant à leur impact sur les ménages aux revenus modestes et l'accès aux soins.
Le projet de loi de finances prévoit par ailleurs des révisions de crédits pour diverses missions publiques, avec des baisses ciblées — notamment pour le ministère des Outre‑mer — et des réallocations en vue d'optimiser les dépenses.
Au Canada, le budget fédéral présenté combine une hausse des investissements en capital et un accroissement temporaire du déficit afin de financer des mesures jugées « générationnelles » : crédits d'impôt à l'innovation, incitations à l'investissement privé, et ajustements de la fonction publique. Le gouvernement canadien prévoit également des économies de fonctionnement et des réformes de programmes pour soutenir la productivité à long terme.
Ces orientations budgétaires reflètent un arbitrage commun aux deux pays : maintenir des investissements structurants tout en maîtrisant les dépenses courantes, avec des effets directs sur la protection sociale, l'emploi public et le pouvoir d'achat.
Réactions politiques et enjeux institutionnels
Les trois dossiers suscitent des réactions variées : appels à des mesures administratives et judiciaires de la part d'organisations de consommateurs et de représentants d'entreprises, débats parlementaires sur les outils de régulation des plateformes numériques, et interrogations sur la responsabilité des multinationales en zones de conflit.
Au plan institutionnel, les décisions judiciaires à venir (dans l'affaire Lafarge) et les mesures réglementaires ou législatives concernant les plateformes en ligne détermineront l'évolution des pratiques et les obligations des acteurs. Du point de vue budgétaire, les arbitrages politiques trancheront sur l'ampleur des économies et des investissements, et sur la protection des ménages les plus vulnérables.
Conclusion
Les dossiers présentés mettent en lumière trois enjeux connexes : la régulation du commerce en ligne et la lutte contre la mise en circulation de produits prohibés ; la responsabilité des entreprises opérant en zones de conflit ; et les arbitrages budgétaires entre économies et investissements. Le suivi judiciaire et politique de ces dossiers offrira des repères sur l'évolution du droit, de la régulation économique et de la protection sociale.








