Introduction
Début novembre 2025, la mise en vente en ligne de poupées sexuelles à l’apparence d’enfants a entraîné l’ouverture d’enquêtes judiciaires, des interventions d’autorités administratives et des décisions commerciales. L’affaire a impliqué plusieurs plateformes de vente en ligne et suscité des réactions institutionnelles en France.
Enquêtes judiciaires et signalements
La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a signalé la mise en vente d’objets sexuels présentant l’apparence d’enfants sur plusieurs sites. Le parquet de Paris a ouvert des enquêtes, confiées à l’Office des mineurs (Ofmin), afin de déterminer si des infractions pénales étaient constituées, notamment en lien avec la diffusion de contenus pornographiques accessibles à des mineurs.
Les investigations ont ciblé des marketplaces internationales et examiné l’accessibilité de ces offres aux mineurs ainsi que la nature des images ou représentations diffusées.
Mesures prises par les plateformes et position de Shein
Plusieurs plateformes ont annoncé la suppression des annonces et des visuels signalés, ainsi que le reclassement temporaire de catégories de produits susceptibles de poser problème. Shein a indiqué avoir retiré les annonces incriminées, déréférencé temporairement sa catégorie « produits pour adultes » pour le marché français et lancé des audits internes.
Le porte-parole de Shein en France a déclaré la volonté de coopérer avec la justice et a précisé que l’entreprise fournirait, si requis par les autorités, des informations relatives aux acheteurs. La direction de Shein a qualifié ces ventes signalées de conséquence d’un dysfonctionnement dans ses processus et annoncé le renforcement des procédures de modération et de contrôle.
Réactions institutionnelles et politiques
Des responsables publics ont demandé des contrôles et des sanctions adaptées en cas de manquements avérés. Certains ministres et autorités de régulation ont évoqué la possibilité de mesures administratives, y compris des restrictions d’accès au marché en cas de récidive. Le régulateur de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a été saisi pour examiner les problématiques liées à l’exposition de contenus inappropriés aux mineurs.
La haute-commissaire à l’Enfance a appelé à l’identification des acheteurs afin de vérifier d’éventuelles situations de mise en danger des mineurs et rappelé la qualification pénale de la détention et de la mise en vente d’objets représentant un mineur à caractère sexuel.
Auditions et suites parlementaires
Shein a été invitée à s’expliquer devant une mission d’information parlementaire chargée du contrôle des produits importés. Des auditions et des contrôles réglementaires ont été annoncés pour évaluer les pratiques des plateformes et l’efficacité des dispositifs de filtrage et de modération des offres destinées au marché français.
Conséquences commerciales : rupture d’affiliation et changement d’enseignes
La Société des Grands Magasins (SGM), exploitante du BHV Marais et d’un réseau provincial, et le groupe Galeries Lafayette ont annoncé la fin de leurs contrats d’affiliation pour sept magasins exploités sous l’enseigne Galeries Lafayette. Les établissements concernés se trouvent à Angers, Dijon, Grenoble, Le Mans, Limoges, Orléans et Reims.
Selon les communiqués des parties, cette cessation d’affiliation résulte d’une divergence stratégique entre les deux groupes. Elle entraînera le retrait de l’enseigne Galeries Lafayette pour ces points de vente et permettra à la SGM d’exploiter ces magasins sous une nouvelle identité commerciale. Des informations non confirmées ont circulé sur une possible utilisation de la marque BHV pour ces établissements, sans confirmation formelle au moment des annonces.
Actions et perspectives
Les enquêtes judiciaires et administratives en cours visent à établir les responsabilités concernant la mise en ligne et la commercialisation de ces produits, et à évaluer l’efficacité des dispositifs de modération et de contrôle des marketplaces. Les autorités ont indiqué qu’elles suivraient l’exécution des mesures prises par les plateformes et qu’elles n’excluent pas d’autres suites contentieuses ou administratives selon les conclusions des investigations.
Sur le plan commercial, la fin des contrats d’affiliation entre la SGM et Galeries Lafayette nécessitera des adaptations opérationnelles et une transition d’enseigne pour les magasins concernés; le calendrier de mise en œuvre reste en cours d’ajustement.
Éléments juridiques rappelés
En droit français, la mise en vente, la détention ou la diffusion d’objets représentant un mineur à caractère sexuel constituent des infractions pénales. Les enquêtes cherchent à préciser si des infractions ont été commises et, le cas échéant, à identifier les responsabilités des vendeurs, des places de marché et des autres acteurs impliqués.
Conclusion
Les procédures judiciaires et administratives ouvertes début novembre 2025, les mesures adoptées par les plateformes et la rupture d’affiliation commerciale entre la SGM et le groupe Galeries Lafayette constituent des suites immédiates à la découverte de la mise en vente d’objets sexuels à l’apparence d’enfants. Les investigations en cours et les actions de contrôle devraient préciser les responsabilités et déterminer d’éventuelles mesures complémentaires.








