Contexte et Enlèvement de Kizza Besigye
Kizza Besigye, âgé de 68 ans, est un ancien médecin personnel de Yoweri Museveni, le président ougandais au pouvoir depuis 1986. Besigye est devenu une figure de l'opposition en Ouganda il y a 25 ans. En novembre dernier, il a été enlevé au Kenya, suscitant la consternation des organisations de défense des droits humains. Besigye a par la suite été transféré en Ouganda, où il a été traduit devant une cour martiale pour des charges de trahison, un délit passible de la peine de mort. Son dossier a ensuite été transféré à un tribunal civil.
Coopération Kenya-Ouganda
Le ministre kényan des Affaires étrangères, Musalia Mudavadi, a admis que Nairobi avait coopéré avec les autorités ougandaises dans cet enlèvement. Selon Mudavadi, cette coopération s'inscrit dans le cadre des relations entre les États d'Afrique de l'Est et sert l'intérêt national. Il a ajouté que si Besigye avait demandé l'asile, il aurait pu recevoir un traitement différent.
Réactions et Conséquences
L'avocate kényane de Kizza Besigye, Martha Karua, a dénoncé l'enlèvement en qualifiant les actions des gouvernements kényan et ougandais d'illégales et de caractéristiques d'« États voyous ». Karua a critiqué l'absence de documents d'identité de Besigye au moment de son transfert en Ouganda, constaterait un non-respect des normes internationales de déplacement de personnes.
Situation Judiciaire
En Ouganda, une audience dans le cadre du procès pour trahison de Kizza Besigye a été repoussée au 29 mai. Les avocats de Besigye, y compris Erias Lukwago en Ouganda, dénoncent des ajournements répétitifs et l'absence de possibilité de libération sous caution, allant jusqu'à affirmer qu'il y a une influence de l'État dans ces ajournements.
Contexte Politique
La répression de l'opposition ougandaise inquiète plusieurs organisations de défense des droits humains et les Nations Unies, surtout à l'approche des élections présidentielles de 2026 en Ouganda. Le transfert de Besigye devant un tribunal civil après une décision de la Cour suprême a été suivi par un amendement controversé permettant aux tribunaux militaires de juger des civils.
Conclusion
La coopération entre le Kenya et l'Ouganda dans l'enlèvement de Kizza Besigye met en lumière les tensions politiques dans la région de l'Afrique de l'Est et pose des questions sur le respect des droits humains par les gouvernements de la région. L'affaire Besigye continue d'être un sujet sensible, avec des implications politiques et légales importantes pour les acteurs impliqués.