Contexte de l'incident
Des hommes armés ont fait irruption dans le village de Sabon Garin Damri, dans l'État de Zamfara, situé dans le nord-ouest du Nigeria, où ils ont kidnappé plus de 50 personnes. Ces faits se sont déroulés un vendredi selon un rapport d'experts en surveillance des violences, rédigé pour l'Organisation des Nations Unies. La région souffre depuis de nombreuses années de violences attribuées à des groupes criminels désignés comme « bandits » par les autorités.
Évolution des violences et stratégie des groupes armés
Selon le rapport, cette attaque représente le premier enlèvement de masse recensé dans ce secteur depuis le début de l'année. Les autorités notent néanmoins une évolution préoccupante dans la fréquence et la nature de ces enlèvements, avec un passage à des attaques de plus grande ampleur dans le nord de l'État de Zamfara. Les groupes armés sont également responsables de pillages de villages et de prélèvements de taxes sur les populations locales.
Origines et aggravation de la crise
La multiplication des actes de violence par ces groupes criminels trouve son origine dans des conflits liés aux droits d'accès à la terre et à l'eau entre éleveurs et agriculteurs. Depuis plusieurs années, ces tensions se sont muées en affrontements relevant du crime organisé, les gangs exerçant une influence croissante sur des zones rurales faiblement contrôlées par l'État. Depuis 2011, un accroissement du trafic d’armes a été constaté dans la région du Sahel, contribuant à l’instabilité locale.
Lien avec d'autres groupes armés
Une coopération croissante est observée entre ces groupes armés et des organisations jihadistes actives dans le nord-est du Nigeria, responsables d’une insurrection depuis seize ans. L’apparition récente du groupe jihadiste Lakurawa dans le nord-ouest du pays accentue l’insécurité. Les forces de sécurité nigérianes font face à des difficultés croissantes malgré une meilleure coordination entre les différentes forces armées.
Événements récents liés
Le mois précédent l’enlèvement, 33 personnes enlevées en février par des « bandits » dans l’État de Zamfara ont été tuées malgré le versement d’une rançon. Trois enfants en bas âge sont décédés pendant leur captivité, selon des sources locales. Suite à ces actes, une offensive militaire a été menée dans l’État du Niger, conduisant à la mort d’au moins 95 membres de ces gangs lors d’opérations terrestres et aériennes. Plus récemment, les forces de l’ordre nigérianes ont neutralisé 45 membres de ces groupes lors d’une fusillade dans le centre du pays, cette opération ayant été déclenchée à la suite de renseignements faisant état d’une attaque imminente dans la zone d’Iburu.
Conséquences et vigilance
Les faits décrits témoignent d’une aggravation de l’insécurité dans plusieurs régions du Nigeria, notamment à la suite de la collaboration entre groupes criminels et formations jihadistes. Les rapports d’experts soulignent la nécessité d’une vigilance accrue et rappellent la persistance de la menace que représentent ces enlèvements de masse et autres formes de violence organisée dans le nord du Nigeria.








