Contexte et disparition de Mehdi Ben Barka
Mehdi Ben Barka, figure de proue de l'indépendance marocaine et opposant au roi Hassan II, a disparu le 29 octobre 1965 à Paris, après avoir été enlevé devant la brasserie Lipp. Condamné à mort par contumace par la justice marocaine, Ben Barka n'a jamais été retrouvé.
Enquête judiciaire
L'instruction sur sa disparition, ouverte en 1975, est considérée comme la plus ancienne de France. À ce jour, elle est dirigée par une nouvelle juge d'instruction, qui a pris cette charge récemment. Bachir Ben Barka, fils de Mehdi Ben Barka, a été auditionné par cette dernière, et a exprimé sa confiance dans le renouvellement des investigations. Selon lui, l'enquête n'est pas au point mort et le temps écoulé pourrait permettre de relire le dossier sous un jour nouveau.
Hypothèses sur le sort de Ben Barka
Différentes hypothèses ont été formulées quant au sort de Ben Barka. Certaines suggèrent que son corps pourrait avoir été coulé dans du béton, dissous dans une cuve d'acide, ou enterré à divers endroits. D'autres hypothèses évoquent le transport de sa tête au Maroc.
Étapes judiciaires et implications internationales
Le premier procès en 1967 avait établi que l'enlèvement était orchestré par les services secrets marocains, avec l'aide de policiers et truands français. Cependant, l'affaire reste partiellement inexpliquée. Bachir Ben Barka a mentionné que des services étrangers, notamment israéliens, ainsi que français et américains, auraient été informés de la disparition.
Problématiques des déclassifications
Bachir Ben Barka dénonce des problèmes relatifs à la déclassification des documents. Malgré l'annonce par l'État français de la déclassification de certaines pièces, celles-ci étaient déjà disponibles dans le dossier. Il critique aussi le manque de réponse aux commissions rogatoires internationales adressées au Maroc, estimant que les autorités attendent le décès de tous les témoins.
Perspectives et espoirs
L'avocate Marie Dosé a souligné que le temps peut jouer en faveur de l'élucidation de l'affaire, en permettant l'émergence de témoignages nouveaux et la déclassification potentielle de certains documents. Une perquisition effectuée en 2010 au Service de documentation extérieure et de contre-espionnage avait permis de découvrir de nombreux documents, dont peu ont été rendus publics. Bachir Ben Barka espère que des mesures seront prises pour surmonter les obstacles de la raison d'État et obtenir des informations cruciales pour avancer dans l'enquête.