Résumé
Le parquet de Toulouse a classé sans suite une enquête ouverte pour subornation de témoin et appels téléphoniques malveillants réitérés visant Cédric Jubillar. Le procureur de la République de Toulouse, David Charmatz, a estimé que les éléments matériels n'étaient pas suffisamment caractérisés pour justifier des poursuites.
Déroulement des faits et de l'enquête
Le 4 septembre, Cédric Jubillar a tenté d'appeler à plusieurs reprises une ancienne compagne qui figurait comme témoin dans son procès concernant la disparition de son épouse, Delphine Jubillar. Selon l'avocat de cette femme, il a laissé le message suivant : « Réponds quand je t'appelle. Tu as peur de quoi ? ». L'intéressée n'a pas répondu aux appels.
Alertée par ces tentatives, l'administration pénitentiaire a saisi la justice. Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête le 6 septembre pour subornation de témoin et appels téléphoniques malveillants réitérés, confiée à la section de recherches de Toulouse.
La témoin a été entendue par les gendarmes le 7 septembre. Cédric Jubillar a ensuite été entendu le 11 septembre. Des éléments figurant dans le dossier évoquant d'autres prétendues confessions à des tiers (un codétenu, une autre ex-compagne) ont été mentionnés, sans conduire à l'ouverture d'une enquête supplémentaire pour subornation.
Positions des parties
L'avocat de l'ancienne compagne a estimé que le message pouvait avoir une portée intimidante et a évoqué la crainte d'une pression visant à modifier ou retirer une déclaration. La défense de Cédric Jubillar a nié que celui-ci ait avoué le meurtre de son épouse à cette ex-compagne.
Contexte judiciaire
Delphine Jubillar a disparu fin 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn). Le procès de Cédric Jubillar était programmé pour s'ouvrir en septembre. Selon le parquet, le classement sans suite de cette enquête annexe n'affecte pas la tenue de la procédure principale, sauf découverte d'éléments nouveaux.
Décision du parquet
Après vérifications, le parquet a considéré que les faits reprochés n'étaient pas suffisamment caractérisés au regard des infractions visées. Le classement sans suite interrompt, pour l'instant, les investigations sur ces chefs, sans préjudice d'une réouverture si de nouveaux éléments apparaissaient.