Le parquet de Nantes a annoncé l'ouverture d'enquêtes pénales après la réception d'environ trente et un courriers relatant des violences sexuelles au sein du collège-lycée Saint‑Stanislas, à Nantes. Le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, a indiqué que le parquet avait reçu ces courriers, transmis par l'évêché ou adressés directement au parquet.
Réception des signalements
Le diocèse a indiqué, fin septembre, avoir recueilli un nombre plus élevé de signalements concernant l'établissement. Les courriers reçus par le parquet comprennent quinze lettres émanant de victimes et seize de témoins. Des personnes se sont également rendues dans des commissariats de police pour fournir des informations ou déposer plainte.
Période et nature des faits évoqués
Les témoignages et signalements portent sur des faits survenus principalement entre les années 1950 et 1990, le procureur précisant que de nombreux courriers évoquent des faits commis dans les années 1960. Les récits décrivent des viols, des agressions sexuelles et des attouchements, principalement au sein de l'internat de l'établissement et, pour au moins une victime, lors de vacances organisées par l'établissement.
Personnes mises en cause et suites judiciaires
Neuf personnes sont mises en cause, principalement des membres du clergé ; certaines sont décédées. Le parquet a précisé que, selon les situations, des enquêtes pénales seraient diligentées. Une enquête avait déjà été ouverte début septembre après le suicide en 2024 d'un quadragénaire qui avait confié à des proches avoir été victime de violences sexuelles durant son internat.
Collectif de victimes et recours
Un collectif de victimes s'est constitué fin septembre. Plusieurs anciens élèves ont témoigné de faits subis à Saint‑Stanislas. Emmanuel Cocaul, ancien élève de l'établissement entre 1976 et 1984, a indiqué avoir signalé des agressions à la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase) dès 2020. D'autres membres du collectif ont décrit des modalités d'approche et de mise en contact par des responsables religieux, et ont exprimé le soulagement d'avoir constaté l'existence d'autres témoignages.
Contexte et éléments complémentaires
Le parquet a précisé avoir reçu par ailleurs quatorze courriers concernant d'autres établissements, notamment à Nantes et Saint‑Nazaire. Le diocèse a indiqué avoir reçu un nombre important de courriels suite à son appel à témoignages. Le rapport de la Ciase publié en 2021 estimait qu'environ 330 000 mineurs avaient été victimes de violences sexuelles au sein de l'Église, et évaluait à 108 000 le nombre de victimes dans le cadre de l'enseignement scolaire catholique, selon le président de la Ciase, Jean‑Marc Sauvé.
Mesures annoncées
Les autorités judiciaires ont indiqué que des diligences spécifiques seraient engagées en fonction des informations reçues. L'évêché et la direction de l'enseignement catholique ont annoncé la mise en place d'un travail d'archives et de recueil d'informations afin d'identifier d'éventuelles dissimulations ou éléments non documentés.