Contexte
Des signalements et des enquêtes ont été ouverts après la détection de ventes en ligne de poupées à l'apparence enfantine proposées sur plusieurs plateformes de commerce électronique. La Répression des fraudes (DGCCRF) a signalé ces commercialisations début novembre 2025. Le parquet de Paris a ouvert quatre enquêtes confiées à l’Office mineurs (Ofmin) portant sur les plateformes Shein, AliExpress, Temu et Wish.
Opérations et interpellations (11 décembre 2025)
Le 11 décembre 2025, une opération coordonnée a conduit à l’interpellation d’environ vingt acheteurs répartis sur le territoire national. L’enquête a mobilisé une soixantaine d’enquêteurs et seize services de police territoriaux. Les personnes interpellées avaient des âges variant d’une vingtaine d’années à près de 70 ans ; sept d’entre elles étaient connues pour des faits en lien avec des mineurs.
Lors de perquisitions, certains objets recherchés n’ont pas été retrouvés et, dans au moins un cas, la garde à vue a été levée faute de découverte d’éléments incriminants.
Suites judiciaires
Un homme né en 1959, présenté au parquet d’Annecy à l’issue de sa garde à vue, a été placé sous contrôle judiciaire. Il doit comparaître devant le tribunal correctionnel le 21 janvier 2026 pour des faits qualifiés d’acquisition et de détention d’images ou de représentations d’un mineur présentant un caractère pédopornographique.
Un autre homme, âgé de 27 ans et déféré dans le ressort du tribunal de Cambrai, a été placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès fixé au 28 avril 2026. Lors de la perquisition, la poupée n’a pas été retrouvée mais les enquêteurs ont saisi des images à caractère pédopornographique générées par des outils d’intelligence artificielle. Il a été déféré des chefs d’« acquisition et de détention d’images ou de représentations d’un mineur présentant un caractère pornographique ».
D’autres enquêtes sont instruites par les parquets des lieux de résidence des personnes interpellées, notamment à Orléans, Mulhouse, Nice, Lorient, Verdun, Lille et Chambéry.
Enquêtes relatives aux plateformes
Le parquet de Paris conserve la coordination des investigations visant à déterminer les conditions de mise en vente et de diffusion de ces produits sur les plateformes concernées, ainsi que les dispositifs de contrôle de l’accès aux contenus susceptibles d’impliquer des mineurs. Les échanges entre les services d’enquête et les plateformes ont été mobilisés pour identifier les acheteurs.
Position des autorités
La cheffe de l’Office mineurs a rappelé que la vente et l’acquisition de ces produits étaient illégales et a souligné qu’il n’existait pas de profil type des acheteurs dans ce dossier. Elle a en outre déclaré que l’argument de « ventes libres » avancé par certains acteurs ne permettait pas de constituer un paravent à la connaissance de l’illégalité de ces produits.
Poursuites et formalités en cours
Les procédures restent en cours pour l’ensemble des dossiers identifiés. Les instances judiciaires locales sont saisies pour l’examen des comportements d’achat et de détention, tandis que le parquet de Paris poursuit les investigations portant sur les conditions de commercialisation et de diffusion sur les plateformes en ligne.








