Confirmation de l'autorisation et objet des déclarations
Le président des États-Unis a confirmé avoir autorisé l'Agence centrale du renseignement (CIA) à mener des opérations clandestines au Venezuela et a évoqué la possibilité de frappes sur le territoire vénézuélien. Cette confirmation a suivi des informations publiées par le New York Times faisant état d'une directive classifiée autorisant la CIA à conduire des opérations visant, selon ces informations, à chasser le président vénézuélien du pouvoir.
Déclarations publiques et motifs invoqués par la Maison Blanche
Lors d'interventions publiques, le président a indiqué avoir donné cette autorisation en invoquant deux motifs liés, selon lui, à l'immigration et au trafic de drogue. Il a notamment affirmé que des personnes libérées au Venezuela se seraient dirigées vers la frontière américaine et a cité la lutte contre le trafic de stupéfiants comme une raison complémentaire. Interrogé sur la question de savoir si l'autorisation comprenait la possibilité de « neutraliser » le chef de l'État vénézuélien, il a refusé d'apporter une réponse directe.
La Maison Blanche n'a pas fourni de précisions complémentaires sur la portée exacte des opérations autorisées ni sur les moyens qui y seraient déployés.
Mesures militaires et opérations en mer
Au cours des mois précédents, les autorités américaines ont déployé un dispositif naval au sud des Caraïbes, comprenant notamment plusieurs navires de guerre et un sous-marin. Des frappes en mer ont été effectuées contre des embarcations qualifiées par Washington de véhicules de narcotrafic; au moins cinq embarcations ont été frappées, avec un bilan rapporté d'au moins 27 personnes tuées dans le cadre de ces actions. Une frappe plus récente a entraîné la mort de six personnes et fait l'objet d'une enquête par la police de Trinité-et-Tobago concernant la possible présence de ressortissants de cette île parmi les victimes.
Le président a déclaré que, outre les opérations maritimes, des actions au sol étaient examinées, en indiquant que les forces américaines contrôlaient « bien la mer ».
Portée alléguée de la directive et contexte historique
Selon des médias ayant cité des responsables américains, la directive classifiée autoriserait la CIA à mener des opérations létales au Venezuela et un éventail d'opérations dans la région caraïbe. Historiquement, l'implication de la CIA à l'étranger varie selon les missions et peut aller de l'appui par le renseignement à des opérations paramilitaires directes.
L'administration américaine avait par ailleurs proposé antérieurement une récompense pour des informations menant à l'arrestation du président vénézuélien, dans le cadre d'accusations liées au narcotrafic.
Réactions du gouvernement vénézuélien et mesures prises par Caracas
Le gouvernement vénézuélien a qualifié les déclarations américaines de violation du droit international et a annoncé son intention de porter ce « grief » devant des instances internationales. Le ministère des Affaires étrangères du Venezuela a publié un communiqué dénonçant l'utilisation de la CIA et les déploiements militaires comme une politique d'« agression » et de « harcèlement ».
Le président vénézuélien a prononcé des allocutions publiques condamnant les actions américaines, ordonné des exercices militaires et la mobilisation de réservistes, et demandé des déploiements de forces à la frontière avec la Colombie, notamment dans les États de Táchira, Apure et Amazonas. Les autorités vénézuéliennes ont présenté les opérations américaines comme un prétexte visant, selon elles, un changement de régime et la reprise de contrôle de ressources pétrolières.
Enjeux régionaux et points logistiques évoqués
Les zones frontalières avec la Colombie, citées par Caracas pour le déploiement de forces, sont également mentionnées dans les analyses comme des couloirs de transit de stupéfiants en provenance de Colombie. Des sources proches de la Maison Blanche auraient identifié certaines régions frontalières comme possibles cibles pour des actions visant les flux de drogue.
Réactions internationales et aspects juridiques
Plusieurs autorités et observateurs ont relevé des questions juridiques liées à l'autorisation d'opérations clandestines et aux frappes menées en eaux internationales. Le gouvernement vénézuélien a annoncé son intention d'alerter le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies et le secrétaire général sur les faits allégués.
Les autorités américaines n'ont pas communiqué de démonstrations publiques permettant d'étayer spécifiquement certaines accusations faites à l'encontre de l'État vénézuélien. Des données citant l'origine de certaines drogues synthétiques indiquent des flux provenant d'autres pays dans la région, ce qui est mis en regard des déclarations américaines sur les responsabilités du Venezuela.
Situation et perspectives immédiates
L'annonce d'une autorisation d'opérations clandestines par la CIA et la remontée des tensions militaires entre Washington et Caracas ont conduit à une intensification des dispositifs de sécurité et à des échanges verbaux entre les deux gouvernements. Des enquêtes locales sont en cours concernant des victimes des frappes en mer. Les déclarations publiques des uns et des autres restent la principale source d'information disponible sur les intentions et la portée exacte des mesures autorisées.