Contexte général
Au deuxième trimestre, les données publiées par le service statistique du ministère du Travail (Dares) indiquent une augmentation de 0,2 % du nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A (personnes sans activité) à France Travail en France métropolitaine et Outre-mer hors Mayotte. Cette hausse apparente intervient dans un contexte marqué par des modifications règlementaires affectant les modalités de calcul et de suivi des demandeurs d'emploi.
Effets des réformes et ajustements statistiques
Les évolutions observées dans les chiffres du chômage sont largement influencées par trois éléments principaux :
- Loi pour le plein-emploi : Celle-ci prévoit notamment l’inscription automatique des bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) sur les listes de France Travail, contribuant ainsi à un afflux de nouveaux entrants dans les statistiques depuis janvier.
- Modification des règles d’actualisation : Certaines procédures d’actualisation, auparavant automatiques pour certains profils, ont été revues, modifiant le nombre d’inscrits signalés pour une période donnée.
- Nouveau régime de sanctions : Un décret entré en vigueur en juin a instauré un dispositif réformé de sanctions en cas de manquements à l’actualisation ou aux obligations des demandeurs d’emploi.
En prenant en compte ces ajustements, le nombre d'inscrits en catégorie A a enregistré une baisse brute de 5,7 % pour atteindre 3,2 millions de personnes, mais cette tendance ne permet pas de refléter fidèlement la réalité conjoncturelle du marché du travail. Après neutralisation de l'ensemble des effets, l'évolution aboutit à une hausse de 0,2 % sur le trimestre pour la seule catégorie A. Si l’on étend cette analyse à l’ensemble des catégories A, B et C (y compris les personnes ayant une activité réduite), la progression nette est de 0,9 % sur le trimestre.
Réformes en cours et réactions
Le gouvernement prépare une nouvelle réforme de l’assurance chômage, dont les principes directeurs doivent prochainement être mis en concertation avec les partenaires sociaux. Les axes de discussion portent notamment sur les critères d'éligibilité, la durée maximale d'indemnisation, et les conditions d'indemnisation des ruptures conventionnelles. Cette initiative intervient alors qu’un accord entre syndicats et patronat a été conclu en novembre 2024 pour une application des nouvelles règles à partir d’avril ; ces nouvelles propositions soulèvent donc un débat important au sein des organisations syndicales, qui ont manifesté une opposition à un durcissement supplémentaire du régime.
Situation des inscrits au RSA et catégories spécifiques
L’inscription des bénéficiaires du RSA, amorcée à grande échelle avec la loi sur le plein emploi, se poursuit progressivement. Une partie des allocataires fait encore partie d’une catégorie transitoire (catégorie G), avant d’être suivie dans le dispositif de France Travail. Cette dynamique a un impact sur la répartition chiffrée des différentes catégories de demandeurs d’emploi et sur la lisibilité des statistiques d’évolution du chômage.
Perspectives
Les données disponibles à ce stade, corrigées des effets de structure, indiquent une tendance à la légère hausse du chômage au deuxième trimestre. Les prévisions des organismes économiques anticipent une poursuite de cette dynamique. L'évolution des négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux au sujet du régime d’assurance chômage pourrait avoir une incidence significative sur la situation des demandeurs d'emploi dans les mois à venir.