Bilan signalé
L'ONG Iran Human Rights (IHR) rapporte qu'au moins 1 000 personnes condamnées à mort ont été exécutées en Iran depuis le début de l'année 2025. Ce total, publié dans un décompte rendu public le 23 septembre 2025, représente le chiffre annuel le plus élevé enregistré par cette ONG depuis le début de son suivi en 2008 et dépasse le total d'au moins 975 exécutions recensées en 2024.
Répartition des motifs et tendance récente
Selon les données communiquées par l'IHR pour la période janvier-septembre 2025, environ la moitié des exécutions concernent des infractions liées au trafic de stupéfiants, 43 % sont liées à des condamnations pour meurtres, 3 % à des chefs d'accusation liés à la sécurité (incluant rébellion armée et « inimitié contre Dieu »), 3 % à des viols et 1 % à des accusations d'espionnage. L'IHR indique par ailleurs qu'au moins 64 exécutions ont eu lieu durant une semaine récente, ce qui correspond, selon l'ONG, à une moyenne d'environ neuf exécutions par jour sur cette période. L'organisation précise que ces chiffres sont probablement sous-estimés en raison de la faible transparence des autorités sur le sujet.
Modalités d'exécution et cas récents
Les exécutions en Iran sont actuellement pratiquées majoritairement par pendaison et se déroulent le plus souvent en milieu carcéral. Parmi les cas signalés, la personne nommée Babak Shahbazi a été exécutée le 17 septembre 2025; des organisations de défense des droits humains ont déclaré que son procès était, selon elles, manifestement inéquitable et que des allégations de torture n'avaient pas été investiguées. L'IHR indique également que 28 des personnes exécutées étaient des femmes; des militants rapportent que plusieurs d'entre elles avaient été condamnées pour le meurtre d'un conjoint dans un contexte de violences conjugales.
Réactions et demandes d'enquête
Le directeur de l'IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, a qualifié la situation de « campagne de massacres » et a appelé la communauté internationale à intervenir pour empêcher la poursuite des exécutions. Un représentant du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme à Genève a déclaré disposer d'informations similaires à celles de l'IHR. Le bureau des droits de l'Homme de l'ONU a estimé que l'augmentation du nombre d'exécutions témoignait d'un « schéma systématique d'utilisation de la peine de mort comme outil d'intimidation d'État ». L'ONG Ensemble contre la peine de mort (ECPM) a demandé que la communauté internationale envisage que ces pratiques constituent un crime contre l'humanité.
Du côté des autorités iraniennes, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, a déclaré que Téhéran s'efforçait de limiter l'utilisation de la peine de mort aux crimes considérés comme les plus graves.
Contexte et positionnement international
Des organisations de défense des droits humains relient l'augmentation récente des exécutions à un contexte national marqué par des mouvements de contestation en 2022-2023 et aux tensions et affrontements régionaux signalés en 2025. Des groupes de défense des droits estiment que l'Iran figure, après la Chine, parmi les pays enregistrant le plus grand nombre d'exécutions, selon les données disponibles publiquement.
Appels à la transparence
Les organisations ayant communiqué ces données demandent des enquêtes internationales et davantage de transparence sur les procédures judiciaires et l'application de la peine capitale en Iran. Les autorités iraniennes continuent de déclarer que la peine de mort est appliquée dans les cas jugés les plus graves selon leur cadre légal.