Opération et bilan
Une opération policière menée dans deux complexes de favelas de Rio de Janeiro a entraîné la mort d'au moins 121 personnes, selon les autorités : 117 personnes présentées comme des membres présumés d'organisations criminelles et quatre policiers. L'intervention a ciblé des zones identifiées comme contrôlées par le Comando Vermelho (CV). Des images montrant des corps alignés dans la rue ont été diffusées, et un journaliste a constaté la présence d'un corps décapité.
Déroulement et lieux
Les opérations ont visé notamment la favela de Vila Cruzeiro et des secteurs du Complexo da Penha. Des arrestations ont été effectuées et des affrontements ont opposé les forces de sécurité à des personnes armées. Les autorités locales ont décrit l'intervention comme une réussite dans la lutte contre des groupes liés au trafic de stupéfiants.
Réactions des autorités fédérales et locales
Le gouverneur de l'État de Rio de Janeiro, Cláudio Castro, a présenté l'opération comme un succès contre ce qu'il décrit comme le « narcoterrorisme ». Le président brésilien a indiqué que son gouvernement n'avait pas été informé de ces raids ; il a appelé à éviter de mettre en danger la population et les membres des forces de l'ordre, tout en affirmant que l'État ne pouvait tolérer l'action du crime organisé. Parallèlement, une loi réprimant les entraves à la lutte contre les gangs a été promulguée récemment.
Initiatives parlementaires et proposition de qualification
Un groupe de députés a annoncé son intention d'accélérer l'examen d'une proposition visant à classer le Comando Vermelho (CV) et le Primeiro Comando da Capital (PCC) comme "organisations terroristes". Des responsables politiques favorables à cette mesure estiment qu'une telle qualification permettrait d'élargir les outils juridiques et opérationnels disponibles contre ces groupes. Un responsable de la police civile de Rio a déclaré que la législation en vigueur était insuffisante et a plaidé pour des dispositions plus strictes.
Droits humains et demandes d'enquête
Des organisations de défense des droits humains ont exprimé leur préoccupation face au nombre élevé de victimes et aux allégations d'exécutions sommaires. L'Organisation des Nations unies a exigé l'ouverture d'une enquête indépendante sur l'opération. Des proches de personnes tuées ont dénoncé des exécutions extrajudiciaires et demandé des clarifications sur les circonstances des décès.
Contexte politique et comparaisons régionales
L'événement se situe dans un contexte de forte polarisation politique et d'une pression de l'opinion pour des mesures plus sévères contre la criminalité. Certains responsables ont évoqué des exemples régionaux d'approches plus radicales, notamment des politiques mises en œuvre en Équateur et au Salvador, et des déplacements parlementaires ont été annoncés pour étudier ces modèles. Des propositions controversées, comme l'usage de frappes contre embarcations suspectes, ont également été avancées par certains responsables.
Opinion publique et enjeux
L'intervention a ravivé le débat public sur les stratégies de sécurité : certains citoyens et élus appellent à un renforcement des moyens opérationnels et législatifs, tandis que des acteurs des droits humains et des organismes internationaux demandent des enquêtes et des garanties de respect des procédures. Le bilan humain et les circonstances des opérations sont au centre du débat politique et juridique sur la réponse à la criminalité organisée.








