Contexte de l’incident
Le 9 août 2025, une explosion s’est produite dans un dépôt d’armes à Wadi Zebqin, à Tyr, dans le sud du Liban. Selon l'armée libanaise, l’explosion est survenue alors qu’une unité procédait à une opération de déminage et inspectait le site pour retirer des munitions et des engins non explosés. L’incident a entraîné la mort de six soldats et fait plusieurs blessés. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances précises de la déflagration. Des sources sécuritaires ont évoqué la possibilité que l’explosion ait été causée par des restes de munitions liés à des conflits antérieurs, en particulier à la guerre récente entre Israël et le Hezbollah.
Opérations militaires et situation sécuritaire
Cette explosion intervient dans un contexte de tensions persistantes au sud du Liban, marqué par la présence de munitions et infrastructures laissées par les précédents affrontements entre le Hezbollah, allié à l’Iran, et Israël. Après la trêve conclue en novembre 2024, qui a mis fin à plusieurs mois de guerre entre Israël et le Hezbollah, l’armée libanaise a été chargée de déployer des troupes dans la région et de démanteler les dépôts d’armes appartenant à diverses factions armées, dont le Hezbollah.
Décisions gouvernementales et réactions régionales
Quelques jours avant l’incident, le gouvernement libanais avait confié à l’armée la mission d’élaborer un plan pour désarmer le Hezbollah, à mettre en œuvre d’ici la fin de l’année 2025. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu soutenu par la communauté internationale, qui stipule que le port d’armes au Liban doit être réservé aux seules forces de sécurité étatiques. Le Hezbollah s’est opposé à ce plan, tandis que l’Iran a exprimé son refus du désarmement du mouvement.
En réponse à l’explosion, les autorités libanaises, dont le président Joseph Aoun et le premier ministre Nawaf Salam, ont exprimé leurs condoléances aux familles des soldats décédés. Le gouvernement continue de discuter de propositions internationales visant au désarmement du Hezbollah et au renforcement de la présence des forces régulières au sud du pays.
Découvertes parallèles et enjeux de sécurité
Le même jour que l’explosion, les forces de l’ONU au Liban (casques bleus) et l’armée libanaise ont signalé la découverte d’un vaste réseau de tunnels fortifiés dans la région, comportant plusieurs bunkers, pièces d’artillerie, lance-roquettes, mines antichars et engins explosifs improvisés. Cela met en évidence la persistance d’infrastructures militaires non étatiques dans la zone frontalière.
Israël, qui accuse le Hezbollah de reconstituer ses dispositifs militaires, a prévenu qu’il maintiendrait ses opérations tant que le mouvement ne serait pas désarmé. Des frappes israéliennes subséquentes ont également été signalées dans cette période, avec des pertes humaines parmi la population locale.
Conclusion
L’explosion survenue à Tyr manifeste les risques liés à la gestion des dépôts d’armes non contrôlés dans un contexte de tensions régionales. Elle s’inscrit dans le processus de réorganisation sécuritaire au sud du Liban, impliquant des mesures de désarmement contestées, une pression internationale accrue et des découvertes de nouveaux arsenaux. L’enquête ouverte vise à clarifier les causes précises de l’incident dans ce climat de transition sécuritaire.