Contexte
Mohamed Amra, un détenu de la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne), doit être extrait "la semaine prochaine" pour être interrogé par les juges d'instruction de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé, située au tribunal de Paris. Cette décision fait suite à une précédente extraction, en mai 2024, où deux agents pénitentiaires ont perdu la vie lors d'une évasion spectaculaire orchestrée par un commando au péage d'Incarville (Eure). Cette évasion a conduit à une cavale de neuf mois, avant son arrestation le 22 février 2025 à Bucarest, en Roumanie.
Détails de l'évasion d'Incarville
Mohamed Amra, surnommé "La Mouche", est originaire de Seine-Maritime. Lors de son extraction initiale du 14 mai 2024, il se trouvait dans un fourgon pénitentiaire lorsqu'un commando l'a libéré. Cet événement a provoqué la mort de deux agents et en a blessé grièvement trois autres. Avant cette évacuation forcée, Mohamed Amra avait déjà fait l'objet de plusieurs tentatives avortées d'évasion, notamment signalées près d'Évreux où des hommes cagoulés avaient été aperçus, et avec la détection d'un barreau scié dans sa cellule.
Réactions des syndicats
La décision de l'extraire une nouvelle fois en vue de l'interrogatoire suscite une vive indignation parmi les syndicats pénitentiaires. Wilfried Fonck, secrétaire national de l'Ufap Unsa Justice, a exprimé sa stupéfaction quant au choix de ne pas utiliser la visioconférence pour cet interrogatoire, alors que cela aurait limité les risques. Il estime que le magistrat aurait pu se déplacer à Condé-sur-Sarthe pour éviter cette extraction risquée.
Emmanuel Baudin, secrétaire général du syndicat FO-Justice, a également commenté cette situation, soulignant qu'une nouvelle législation sur le narcotrafic, bien qu'appliquée, n'aboutit pas à une utilisation suffisante de la visioconférence. Ces évènements remettent en cause les décisions prises quant aux modalités de transfert des détenus à haut risque.
Aspects Judiciaires
Mohamed Amra est poursuivi pour plusieurs chefs d'accusation, dont les meurtres en bande organisée en récidive. Le dossier judiciaire implique au moins 38 personnes et est considéré comme l'un des plus complexes et coûteux en termes de ressources policières et judiciaires. Les débats autour des procédures d'extraction entre la prison et les lieux d'audition judiciaires continuent de faire débat entre la compréhension des besoins d'instruction et la protection des agents. Des changements futurs dans la législation pourraient être envisagés pour améliorer la sécurité lors de ces opérations délicates.








