Publication et périmètre du rapport
La Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof) a publié, le 20 novembre 2024, la lettre annuelle de l’Observatoire national des violences faites aux femmes portant sur l’année 2024. Le rapport porte spécifiquement sur les violences commises au sein du couple et n’a pas pour objet de rendre compte de l’ensemble des féminicides (notamment ceux commis hors du couple).
Chiffres principaux pour 2024
Selon cette lettre :
- 107 femmes ont été victimes de féminicides conjugaux en 2024.
- 270 femmes ont été victimes de tentatives de féminicide conjugal.
- 906 femmes ont été victimes d’un harcèlement de la part de leur conjoint ou ex-conjoint ayant conduit au suicide ou à une tentative de suicide.
Ces éléments conduisent le rapport à dénombrer 1 283 victimes directes ou indirectes, ou tentatives de féminicides conjugaux pour l’année 2024, contre 1 196 en 2023. Le rapport présente ce total comme équivalant à environ 3,5 victimes par jour et indique également la formulation « toutes les 7 heures » pour désigner la fréquence cumulée des faits (meurtre, tentative, conduite au suicide ou tentative de suicide liée au conjoint ou ex-conjoint).
Limites et précision des données
Le rapport rappelle que ses données concernent uniquement les violences au sein du couple et ne reflètent donc pas l’intégralité du phénomène des féminicides et des violences sexistes, en particulier pour les décès et agressions commis hors du cadre conjugal. Par ailleurs, les sources et la méthodologie retenues peuvent conduire à des sous-estimations ou à des recouvrements dans les comptages.
Autres formes de violences sexuelles
La lettre cite également des estimations issues d’enquêtes antérieures sur d’autres violences sexistes et sexuelles : une femme serait victime, en moyenne, toutes les deux minutes d’un viol, d’une tentative de viol ou d’une agression sexuelle (données d’enquête relatives à 2023), et toutes les 23 secondes d’un harcèlement sexuel, d’une exhibition sexuelle ou de l’envoi non sollicité de contenus à caractère sexuel.
Recommandations et actions signalées
Le rapport appelle au renforcement de la formation des professionnels de première ligne, à l’amélioration du repérage et du signalement des violences, et à la généralisation de ces pratiques comme réflexes opérationnels. Il mentionne aussi des dispositifs d’accompagnement et de prévention, ainsi que des initiatives locales de sensibilisation (par exemple la diffusion d’un « violentomètre » dans certaines structures de proximité).
Ressources d’orientation
Le rapport rappelle l’existence d’un numéro national d’écoute et d’orientation pour les femmes victimes de violences : le 3919. Ce service est indiqué comme une porte d’entrée pour l’information, l’orientation et l’accompagnement des victimes.








