Contexte
La Fabrique 16/25 a été créée à Nantes (Loire-Atlantique) en 2022 pour accompagner des jeunes âgés de 16 à 25 ans. Le dispositif, piloté par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) des Pays de la Loire, a vu son arrêt annoncé pour le 31 décembre 2025 en raison d’un manque de financement.
Modalités et chiffres d’activité
Le centre a accompagné des personnes en situation de rue et d’exclusion sociale. Depuis son ouverture, 70 jeunes ont été suivis au total et 33 le sont actuellement, selon les informations communiquées par la structure. La Fabrique a indiqué que près de 90 % des jeunes accueillis étaient sans domicile fixe.
Profils et situations cliniques
Les professionnels impliqués dans l’accompagnement décrivent des situations combinant précarité sociale, difficultés familiales, troubles psychiatriques et addictions. Ces troubles s’accompagnent, selon les intervenants, de difficultés cognitives, relationnelles et comportementales nécessitant un accompagnement multidisciplinaire.
Accès aux soins et modalités d’orientation
Plusieurs professionnels ont expliqué que l’accès aux soins pour ces personnes se fait fréquemment au stade de l’urgence (passage à l’acte entraînant une hospitalisation psychiatrique). Ils ont souligné la difficulté d’engager un suivi psychiatrique stable lorsque la personne est en situation de précarité extrême et que ses ressources matérielles et psychiques sont réduites.
Effets attendus de la fermeture
Les équipes et les intervenants externes ont souligné que la fin du dispositif entraîne une rupture des parcours d’accompagnement en cours. Ils ont indiqué qu’une interruption de l’accompagnement pouvait aggraver la fragilité psychique de certains jeunes et compromettre les progressions engagées. Des parcours individualisés suivis par le centre avaient conduit, pour certains, à une reprise d’études, à l’accès au logement ou à l’emploi.
Données nationales et question de temporalité
Les données nationales citées par les intervenants mentionnent qu’environ 330 000 personnes vivent sans domicile fixe en France, chiffre qui aurait augmenté au cours de la dernière décennie; parmi elles, une part importante est jeune (autour de 40 % de personnes de moins de 25 ans selon les éléments communiqués). Les professionnels rappellent que la sortie de situations de perte de logement et d’exclusion peut nécessiter un accompagnement de longue durée et une continuité des interventions.
Points d’attention pour la suite
Les acteurs locaux et les équipes éducatives ont mis en avant la nécessité d’organiser des relais d’accompagnement pour les jeunes suivis afin de limiter les ruptures de prise en charge. Ils insistent également sur l’importance de dispositifs adaptés aux personnes âgées de 18 à 25 ans qui ne relèvent plus de l’aide sociale à l’enfance, pour permettre la continuité des parcours sociaux et sanitaires.








