Contexte et Conflit en Syrie
Depuis la chute du président syrien Bachar al-Assad en décembre de l'année précédente, la situation en Syrie est restée tendue, surtout avec l'avènement d'une nouvelle coalition gouvernementale menée par des islamistes sunnites. Israël a manifesté des préoccupations quant à la stabilité régionale et a exprimé une méfiance envers ces nouvelles autorités, les qualifiant de "jihadistes". En conséquence, Israël a intensifié ses frappes militaires en Syrie, craignant que des armes ne tombent entre les mains des nouvelles autorités syriennes.
Les Frappes Israéliennes
Entre le 2 et le 4 mai, Israël a mené plus de 20 frappes aériennes contre des sites militaires en Syrie, y compris des entrepôts d'armes situés à Deraa, près de Damas, ainsi que dans les régions de Hama et de Lattaquié. Ces actions ont été considérées par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) comme les bombardements "les plus violents" de l'année. Les médias ont rapporté le vrombissement des avions et plusieurs détonations tout au long de ces attaques.
Selon l'agence officielle syrienne Sana, un civil a été tué dans ces frappes à Harasta, près de Damas. Israël, de son côté, a confirmé avoir ciblé des infrastructures militaires dans le but de prévenir tout transfert d'armes menaçant leur sécurité nationale.
Réactions Internationales et Régionales
Ces frappes ont suscité diverses réactions à travers la région et à l'international. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné ce qu'il qualifie de "dangereuse escalade" de la situation, tandis que des tensions communautaires ont été exacerbées entre les groupes armés pro-gouvernementaux syriens et les combattants druzes. Ces conflits ont à nouveau pris de l'ampleur suite à des violences ayant causé plus de 100 morts près de Damas et dans le sud de la Syrie.
Les autorités syriennes ainsi que certaines voix internationales, notamment le Qatar et l'Arabie saoudite, ont dénoncé ce qu'ils perçoivent comme une "agression flagrante" contre la souveraineté syrienne. L'Allemagne a mis en garde contre la Syrie devenant "le terrain de jeu des tensions régionales", exhortant toutes les parties à faire preuve de retenue afin de protéger la population civile.
Implication des Druzes
La minorité druze en Syrie a joué un rôle central dans cette montée des tensions. Israël a explicitement souligné son soutien à cette communauté ésotérique, surtout présente dans le sud de la Syrie, en raison de leur situation précaire face au gouvernement syrien. Des rencontres ont eu lieu entre des leaders druzes, comme Walid Joumblatt du Liban, et le nouveau régime syrien pour discuter de l'ingérence israélienne.
Fin mars et début avril, des tensions similaires avaient déjà entraîné plus de 1700 morts principalement parmi la minorité alaouite. Les récents conflits, qui ont poussé plusieurs druzes à se réfugier à Damas, reflètent des répliques de ces violences historiques malgré les accords de paix temporaires mis en place.
En conclusion, ces événements soulignent l'intensité et la complexité des dynamiques actuelles en Syrie, avec des répercussions potentiellement déstabilisantes pour la région tout entière.