Résumé
Une session de dix jours tenue à Genève visant à adopter un traité international juridiquement contraignant contre la pollution plastique n'a pas permis d'aboutir à un consensus. Les délégations n'ont pas réussi à s'accorder sur le périmètre et les mesures du texte, ce qui a conduit à l'ajournement des travaux en attente d'une nouvelle réunion.
Contexte
Le processus de négociation a été lancé en 2022 sous l'égide des Nations unies. Une session précédente, organisée à Busan (Corée du Sud) fin 2024, n'avait pas abouti à un texte commun. La session de Genève, qui devait être décisive, s'est tenue pendant dix jours et a été présidée par le président du comité intergouvernemental de négociation, Luis Vayas Valdivieso.
Déroulement et calendrier
Les pourparlers se sont tenus à Genève et se sont achevés sans accord le 15 août 2025. Une version finale du texte a été proposée la nuit précédant la clôture et soumise à des consultations informelles entre chefs de délégation, sans qu'un consensus soit atteint. La session a été ajournée et le secrétariat des Nations unies doit proposer une date et un lieu pour la reprise, désignée sous la référence CNI5-3.
Points de désaccord
Le principal point de blocage portait sur le périmètre du traité. Deux positions se sont distinguées :
- une approche « cycle de vie », visant à couvrir la production, l'usage et la gestion des déchets, et incluant des mesures de réduction de la production et des restrictions sur certaines substances ;
- une approche limitée à la gestion des déchets, au recyclage et à la réduction de la pollution post‑consommation, sans contraintes sur la production de matières premières issues des hydrocarbures.
Les désaccords ont également porté sur la définition précise du périmètre ("scope"), la liste des substances à contrôler et la possibilité d'inclure des objectifs ou des limites de production.
Positions des États
Parmi les États favorables à une couverture « cycle de vie » figuraient des membres de l'Union européenne, le Canada, l'Australie, le Royaume‑Uni, plusieurs États d'Afrique, d'Amérique latine et des nations insulaires. Parmi les opposants à l'extension du périmètre figuraient plusieurs pays producteurs d'hydrocarbures, notamment des pays du Golfe, l'Arabie saoudite, l'Iran et la Russie.
Acteurs non étatiques et réactions institutionnelles
Plusieurs ONG présentes à Genève ont dénoncé l'influence des industries pétrochimiques et chimiques sur les négociations. Le Programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP) a estimé que les discussions avaient permis de clarifier les lignes rouges des parties prenantes et a annoncé que le secrétariat travaillerait à la programmation d'une session de reprise.
Données évoquées lors des débats
Les délégations ont rappelé des estimations fréquemment citées sur le plastique : une production mondiale annuelle d'environ 450–460 millions de tonnes et un taux de recyclage mondial inférieur à 10 %. Les projections présentées ont souligné que, sans changement de politiques, la production pourrait augmenter fortement d'ici 2060, et que le cycle du plastique contribue significativement aux émissions de gaz à effet de serre.
Suites attendues
Le secrétariat des Nations unies doit proposer une date et un lieu pour la reprise des négociations (CNI5-3). D'ici là, des consultations bilatérales et régionales sont prévues pour tenter de rapprocher les positions.
Conclusion
La session de Genève a mis en lumière des divergences persistantes entre États sur la portée d'un instrument international contre la pollution plastique. Les négociations restent ouvertes et une nouvelle session est envisagée afin de tenter de surmonter les points de blocage identifiés.