Résumé
Des explosions ont été signalées à Doha, capitale du Qatar. L'armée israélienne a déclaré avoir mené une frappe visant des membres de la direction du mouvement Hamas. Le Hamas et les autorités qataries ont fait état de victimes, tandis que des responsables israéliens ont justifié l'opération par des considérations de sécurité.
Déroulement des faits
Des journalistes ont entendu des explosions et observé de la fumée dans un quartier de Doha. La police a bouclé le secteur. L'armée israélienne a publié un communiqué indiquant que ses forces et le service de sécurité intérieure (Shin Bet) avaient mené une frappe ciblée contre des "hauts responsables" du Hamas.
Un responsable du Hamas a déclaré que la frappe avait visé une réunion de négociateurs à Doha. Le mouvement a indiqué que ses principaux négociateurs avaient survécu, tout en faisant état de morts parmi des proches et des membres du personnel, ainsi que d'un membre des forces de sécurité qataries.
Le Premier ministre israélien a dit avoir ordonné l'opération après une attaque armée à Jérusalem-Est qui a fait six morts et qui, selon des communiqués, a été revendiquée par la branche armée du Hamas. Un communiqué conjoint de la direction israélienne a précisé que la décision d'agir avait été prise en réponse à une "opportunité opérationnelle" et après instruction donnée aux agences de sécurité.
Bilan et déclarations des parties
Le Hamas a fait état de six morts, citant notamment le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef de son bureau, trois gardes du corps et un policier qatari. Le mouvement a affirmé que les membres de la délégation en charge des négociations n'avaient pas été tués.
L'armée israélienne a revendiqué la responsabilité de l'opération et déclaré cibler des responsables qu'elle accuse d'avoir dirigé des actions contre Israël. Le Premier ministre israélien a indiqué que l'opération avait été initiée et menée par Israël, qui en assumait la responsabilité.
Le Qatar a condamné l'attaque et, par la voix de son porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a qualifié la frappe d'attaque "lâche" et déclaré qu'elle constituait une violation de sa souveraineté. Le gouvernement qatari a annoncé qu'il se réservait le droit de répondre et a annoncé l'ouverture d'enquêtes.
Une haute responsable de la Maison Blanche a indiqué que les États-Unis avaient été informés à l'avance par les autorités israéliennes, tandis que des déclarations qataries ont nié avoir été prévenues par les États-Unis. Le président des États-Unis a publié des messages publics se distanciant des décisions opérationnelles et qualifiant l'événement d'incident regrettable.
Réactions internationales
L'Organisation des Nations unies a dénoncé une violation de la souveraineté du Qatar. Plusieurs pays et organisations régionales ont exprimé leur condamnation ou leur préoccupation; des gouvernements mentionnés dans les communiqués incluent le Qatar, l'Iran, des États arabes, la Turquie et la France. L'ambassade des États-Unis au Qatar a conseillé à ses ressortissants de rester à l'abri.
Des responsables politiques israéliens ont justifié l'action en invoquant la lutte contre le Hamas et la sécurité des citoyens israéliens, tandis que des organisations palestiniennes et des pays alliés du Hamas ont qualifié l'opération de violation du droit international.
Contexte et conséquences possibles
Le Qatar accueille depuis 2012 le bureau politique du Hamas et joue un rôle de médiateur dans les négociations en vue d'un cessez‑le‑feu entre Israël et le mouvement palestinien. L'attaque intervient alors que des médiations internationales étaient en cours et que des propositions de trêve et d'échanges de prisonniers étaient discutées.
Les autorités israéliennes disposent d'un bilan rendu public concernant des personnes enlevées lors de l'attaque du 7 octobre 2023; selon ce bilan, des dizaines de captifs restaient retenus dans la bande de Gaza. Des organisations de familles d'otages ont exprimé leur inquiétude pour la sécurité des captifs après les frappes.
La frappe a suscité des réponses diplomatiques et des appels à éviter une extension du conflit dans la région. Les autorités qataries ont confirmé leur intention de poursuivre leur rôle de médiateur tout en affirmant leur droit à répondre aux atteintes à leur souveraineté.
Sources et précisions
Les informations présentées reposent sur des communiqués des autorités israéliennes, des déclarations du Hamas et des autorités qataries, des prises de position d'organisations internationales et de gouvernements, ainsi que sur des reportages de journalistes présents à Doha. Certaines affirmations demeurent contestées par les parties et font l'objet d'investigations en cours.