Déclaration de Vladimir Poutine
Le 17 décembre 2025, le président russe Vladimir Poutine a déclaré lors d'une réunion avec des responsables du ministère de la Défense que « les objectifs de l'opération militaire spéciale seront sans aucun doute atteints ». Il a précisé que la Russie privilégierait une issue diplomatique, mais que, si « la partie adverse et ses protecteurs étrangers refusent de s'engager dans des discussions substantielles », les objectifs territoriaux revendiqués seraient obtenus « par la voie militaire ». Il a ajouté que son pays restait toutefois prêt à « mener des négociations et à résoudre tous les problèmes par des moyens pacifiques ».
Contexte diplomatique
Des discussions diplomatiques se sont tenues à Berlin entre représentants ukrainiens, émissaires américains et responsables européens. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est entretenu avec des négociateurs américains, dont Steve Witkoff et Jared Kushner, dans le cadre d'un plan proposé par les États-Unis pour tenter de mettre fin aux combats. Les négociations ont abordé, entre autres, des concessions territoriales et des garanties de sécurité pour l'Ukraine.
Les responsables européens ont proposé la mise en place d'une force multinationale et discuté d'un mécanisme de surveillance et de vérification d'un cessez‑le‑feu. Les discussions ont inclus la question de la non‑adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et des garanties de sécurité internationales pour Kiev.
Questions territoriales et garanties de sécurité
Les négociations ont porté sur des questions territoriales sensibles, notamment l'avenir de parties du Donbass et le statut de régions contestées. Selon des échanges évoqués lors des pourparlers, certaines propositions comprenaient des concessions territoriales de la part de l'Ukraine en échange de garanties de sécurité fournies par d'autres États.
La France, l'Union européenne et d'autres acteurs ont réclamé des garanties robustes pour Kiev avant d'engager toute discussion sur le statut des territoires. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que les jours à venir seraient cruciaux pour déterminer le financement et les garanties destinés à soutenir l'Ukraine.
Mesures économiques et juridiques en Europe
Les institutions européennes ont examiné des dispositifs visant à financer l'Ukraine sur la durée. Parmi les pistes discutées figure l'utilisation des avoirs russes gelés en Europe comme garantie pour un « prêt de réparation » à destination de l'Ukraine. Ces avoirs sont principalement détenus à Euroclear, à Bruxelles, et leur montant déclaré dans les échanges atteint plusieurs dizaines de milliards d'euros ; Euroclear et des autorités européennes sont au centre des discussions sur les garanties juridiques et financières.
La banque centrale russe a engagé une procédure judiciaire contre Euroclear, réclamant, selon des éléments publiés, 18 200 billions de roubles, montant présenté dans certains comptes comme équivalant à environ 200 milliards d'euros. La Belgique a manifesté des réserves quant à l'utilisation de ces avoirs et a demandé des garanties couvrant les risques financiers et juridiques.
Parallèlement, le Parlement européen a adopté un texte visant à interdire progressivement les importations de gaz russe au plus tard à l'automne 2027.
Initiatives judiciaires et de réparation
Des responsables européens ont approuvé la création d'un organisme international basé à La Haye chargé d'examiner et de statuer sur les demandes de réparations présentées par l'Ukraine. Ce mécanisme vise à évaluer les dommages et à déterminer les montants des compensations demandées par des particuliers et des organisations. Un registre des dommages existant a déjà reçu un grand nombre de réclamations.
Opérations militaires et incidents récents
Les événements militaires et incidents signalés récemment incluent des frappes et des attaques sur plusieurs zones : des attaques de drones et de missiles revendiquées ou attribuées par les parties, des frappes sur des infrastructures énergétiques et industrielles, ainsi que des attentats ayant causé des blessés et des dégâts matériels.
Parmi les incidents évoqués figurent une attaque à Zaporijia ayant touché des immeubles d'habitation et fait des blessés, des allégations de reprise de quartiers ou de localités autour de Koupiansk/Kupyansk revendiquées par les forces ukrainiennes, et des frappes russes déclarées par Moscou, lesquelles incluraient l'utilisation de missiles hypersoniques Kinjal selon les autorités russes. Les autorités russes ont également annoncé avoir abattu un grand nombre de drones au cours d'attaques nocturnes ciblant des aéroports ou d'autres sites.
Des actions impliquant des drones maritimes et des frappes contre des navires en mer Noire ont été rapportées, ainsi que des incidents résultant de la chute de débris de drones dans des zones résidentielles en Fédération de Russie.
Réactions internationales
Le Kremlin a exprimé des réserves sur l'implication de certains pays européens dans les pourparlers, en indiquant attendre des informations détaillées de la part des États‑Unis sur les résultats des discussions de Berlin. Des dirigeants européens ont appelé à renforcer la défense du flanc oriental de l'Europe et à coordonner des mesures opérationnelles et multi‑domaines en lien avec l'OTAN.
Plusieurs capitales ont discuté de la manière d'organiser le soutien financier et militaire à l'Ukraine pour les années à venir, tout en évaluant les implications juridiques et financières des options proposées.
Points en suspens
Les principaux sujets non résolus restent le statut et le contrôle de territoires contestés, le statut de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la nature et la portée des garanties de sécurité apportées à l'Ukraine, et les modalités concrètes de financement et de réparation. Les discussions entre les parties et leurs partenaires internationaux se poursuivent pour tenter d'aboutir à des accords sur ces points.








