Contexte de l'audition
L'ancien président de la Polynésie française, Gaston Flosse, a été entendu en tant que témoin dans l'enquête sur la disparition du journaliste Jean-Pascal Couraud, surnommé JPK, porté disparu depuis 1997. L'audition s'est tenue le 13 juin et a été conduite par la juge d'instruction récemment chargée du dossier.
Objet de l'audition
La magistrate a entendu Gaston Flosse afin d'obtenir des éléments sur l'organisation de la présidence, le service de renseignements (SED) et le Groupement d'intervention de la Polynésie (GIP) à la fin des années 1990. Il s'agissait de la première audition de M. Flosse dans le cadre de cette procédure.
Personnes mises en examen et hypothèses
Quatre personnes demeurent mises en examen dans cette instruction : le chef du GIP, un membre du GIP, la compagne du journaliste et l'homme qui était son amant à l'époque. L'une des hypothèses explorées par la justice est qu'une opération d'intimidation conduite par le GIP aurait mal tourné.
Déclarations et éléments contradictoires
Lors de son audition, Gaston Flosse a qualifié Jean-Pascal Couraud d'« opposant violent contre le gouvernement » et a affirmé que le journaliste n'avait « jamais » été une cible du SED. En revanche, le chef du SED et trois agents ont reconnu avoir exercé une surveillance à l'encontre de l'opposant. La juge a également mentionné le témoignage d'une femme, selon lequel l'ancienne secrétaire de M. Flosse aurait déclaré que JPK avait été tué sur les ordres de celui-ci. Gaston Flosse a nié cette déclaration, jugeant « impossible » qu'elle ait tenu de tels propos.
Réactions et suite de l'instruction
Le parquet a refusé de commenter l'audition et Gaston Flosse n'était pas joignable au moment des renseignements publiés. Philippe Couraud, frère du journaliste, a déclaré qu'il espérait la tenue d'un procès d'assises mais a estimé que l'instruction ne pouvait être immédiatement close et que des auditions supplémentaires restaient nécessaires.
Parcours politique et situation judiciaire de Gaston Flosse
Gaston Flosse a exercé la présidence de la Polynésie française de manière quasi continue entre 1984 et 2004, puis à plusieurs reprises jusqu'en 2014. Il a aussi été maire de Pirae, député, sénateur et secrétaire d'État au sein du gouvernement de cohabitation de 1986 à 1988. Il a fait l'objet de condamnations dans plusieurs affaires et a été déclaré inéligible à plusieurs reprises, ce qui a contribué à la perte de ses fonctions en 2014 ; il demeure toutefois une personnalité du paysage politique local.
Situation de l'enquête
L'instruction se poursuit : les autorités continuent les auditions et les investigations nécessaires pour établir la vérité sur les circonstances de la disparition de Jean-Pascal Couraud.








