Déclarations de Gérard Larcher
Le président LR du Sénat, Gérard Larcher, a déclaré le 25 septembre 2025 sur Public Sénat qu'il était hostile «au retour des recettes de 1981» dans le cadre des discussions sur la fiscalité des patrimoines. Il a précisé : «Est‑ce qu'on recherche plus d'équité fiscale ? La réponse est oui. Mais est‑ce qu'on revient aux recettes de 1981 ? Ma réponse est non.»
Contexte historique
L'allusion de Gérard Larcher renvoie à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), instauré sous une autre dénomination lors de l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir en 1981, supprimé en 1986, rétabli en 1988 puis remplacé en 2018 par l'impôt sur la fortune immobilière (IFI), qui exclut les actifs financiers.
Propositions récentes et alternatives évoquées
Plusieurs propositions ont été évoquées pour concilier des demandes de hausse des recettes et des mécanismes ciblés sur les patrimoines importants. Marc Fesneau, chef des députés Modem, a défendu l'idée d'un impôt «sur la fortune improductive, qui ressemble à l'ancien ISF, en excluant le patrimoine utile à l'économie». Cette proposition a été présentée comme une alternative à la taxe dite Zucman, une taxe de 2 % visant les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, soutenue par des forces de gauche.
Chiffres et modalités discutés
L'ancien ISF rapportait, selon les éléments cités dans les déclarations publiques, environ 4 milliards d'euros par an. L'IFI, qui lui a succédé en 2018 et exclut les actifs financiers, rapporterait aujourd'hui autour de 2 milliards d'euros. La taxe Zucman est présentée par ses partisans comme pouvant dégager un rendement plus élevé, estimé par certains à hauteur d'environ 15 milliards d'euros, en incluant des actifs professionnels et financiers.
Les propositions se distinguent sur la prise en compte ou l'exclusion de certains types d'actifs : les biens professionnels sont exclus de certains dispositifs présentés comme proches de l'ancien ISF, tandis qu'ils seraient inclus dans la taxe Zucman telle que décrite par ses promoteurs.
Enjeux et mesures ciblées
Gérard Larcher a indiqué que la recherche d'«équité fiscale» devait porter sur des points précis : les holdings patrimoniales, certaines niches fiscales et la lutte contre la fraude fiscale et sociale. Il a exprimé son souhait de voir, parallèlement au dépôt du projet de budget, le dépôt d'un projet de loi «justice fiscale et sociale».
Autres sujets évoqués par Larcher
Lors du même entretien, Gérard Larcher a réitéré son opposition à la suspension de la réforme des retraites. Il a également évoqué la possibilité d'inscrire au calendrier parlementaire le projet de loi relatif à la fin de vie, précisant que son inscription à l'ordre du jour dépendrait du gouvernement et pourrait intervenir après la déclaration de politique générale du Premier ministre, indiquant un examen possible en octobre.
Synthèse
Les déclarations de Gérard Larcher s'inscrivent dans un débat portant sur la fiscalité des patrimoines élevés et sur des alternatives techniques au retour de l'ancien ISF, tout en associant ces discussions à des mesures ciblées de lutte contre la fraude et de contrôle des dispositifs d'optimisation patrimoniale.