Contexte
Un rassemblement de responsables se tenant dans l'espace social-démocrate a eu lieu à Pontoise. L'événement s'est déroulé en parallèle d'une réunion de la gauche dite "unitaire" qui s'était tenue la veille à Trappes, au cours de laquelle des acteurs du Parti socialiste et des écologistes ont plaidé pour une candidature commune et une primaire.
Participants
Parmi les personnalités présentes figurent Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre et fondateur du mouvement La Convention, Raphaël Glucksmann, leader de Place publique et eurodéputé, l'ancien président François Hollande et Carole Delga, présidente de la région Occitanie. Étaient également présents des élus et responsables politiques tels que François Rebsamen, Philippe Aghion, David Habib, Guillaume Lacroix et Harold Huwart. Le rassemblement s'est déroulé le même jour qu'un meeting organisé par La France insoumise près de Tours.
Positions exprimées
Bernard Cazeneuve a présenté la réunion comme une démarche visant à "reconstituer une force de gauche de gouvernement" et a écarté l'idée d'organiser une primaire, qu'il a qualifiée d'"opération des appareils fatigués". Il a indiqué qu'il ne souhaitait pas profiter de l'occasion pour se déclarer candidat, et a proposé la tenue de tables rondes destinées à poser les jalons d'un programme.
Raphaël Glucksmann a participé à la réunion en tant que représentant de Place publique. Son entourage a indiqué qu'une fusion entre La Convention et Place publique n'était pas à l'ordre du jour. Glucksmann a été décrit par certains comme cherchant à porter "une offre politique nouvelle" et à s'ancrer dans l'héritage de la social-démocratie, tout en se disant héritier disposant d'un "droit d'inventaire".
Plusieurs intervenants ont exprimé le rejet d'une alliance avec La France insoumise. Des critiques ont été formulées à l'égard de Raphaël Glucksmann par certains participants ou proches de Cazeneuve : le patron du Parti radical de gauche, Guillaume Lacroix, a estimé que Glucksmann "a un mal de chien à entrer dans le combat politique national" et que cela posait problème pour qui ambitionne la présidence; la députée Clémentine Autain, membre des "unitaires", a jugé que la présence de Glucksmann "dit quelque chose de sa ligne" et qu'il n'avait pas choisi "le cœur de la gauche". Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a reconnu le droit de Glucksmann à vouloir incarner ce qu'il souhaite.
David Habib, membre de La Convention, a résumé la logique affichée du rassemblement en distinguant l'appel au rassemblement du processus de désignation d'un candidat : "rassemblons-nous mais pas choisissons notre candidat".
Antécédents et perspectives
Bernard Cazeneuve avait quitté le Parti socialiste en 2022 après l'alliance du PS avec La France insoumise et a depuis fondé La Convention. Il a à plusieurs reprises lancé des appels au rassemblement de la social-démocratie et proposé, antérieurement, une fusion de son mouvement avec Place publique ; cette proposition n'a pas été suivie d'effet.
Les participants ont présenté la réunion comme le point de départ d'un travail programmatique et d'une construction d'espace politique qui, selon eux, doit précéder d'éventuelles annonces de candidatures. Des responsables ont évoqué la nécessité d'organiser un travail de fond "au lendemain des municipales" et avant la séquence présidentielle, sans fixer de calendrier de candidatures ou d'alliances.
Enjeux
Les organisateurs du rassemblement ont exprimé l'objectif de constituer une offre politique distincte de celle portée par les forces qui soutiennent La France insoumise et de peser sur les décisions des responsables de la gauche. Les acteurs réunis cherchent à définir des orientations politiques et à mesurer les rapports de force internes avant toute décision sur une candidature commune.








