Contexte
Une grève générale a affecté les transports et les services publics en Grèce, entraînant des perturbations dans plusieurs grandes villes. Le mouvement s'est déroulé deux semaines après une première grève liée au même projet de loi et précédait un vote parlementaire sur ce texte.
Dispositions du projet de loi
Le projet propose d'autoriser, sous conditions, la possibilité pour un salarié de travailler jusqu'à treize heures par jour pour un seul employeur, moyennant une majoration salariale. La mesure prévoit une limitation à 37 jours par an et son application doit reposer sur le volontariat, selon la ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Niki Kerameus. Le texte précise également le taux de majoration applicable aux heures supplémentaires, évoqué lors des débats.
Cette disposition se distingue de la situation actuelle où des journées longues peuvent résulter du cumul d'emplois chez plusieurs employeurs. Le projet vise à encadrer explicitement la possibilité d'une journée de treize heures pour un même employeur.
Mobilisation et déroulement des actions
Des perturbations ont touché les métros, tramways et trains de banlieue, ces services n'opérant que sur des créneaux limités. Selon la police, environ 13 000 personnes se sont rassemblées à Athènes et à Thessalonique pour manifester contre le projet. Des syndicats nationaux et locaux ont appelé à la grève et organisé des rassemblements dans plusieurs villes.
Positions des acteurs
Les syndicats et plusieurs partis d'opposition ont vivement contesté le projet, estimant qu'il risque d'étendre la durée effective du travail pour de nombreux salariés. La Confédération des travailleurs grecs (GSEE) a adressé une lettre à la ministre, soulignant que, dans un marché du travail marqué par la précarité, de nombreux employés disposeraient de peu de marge pour refuser des heures supplémentaires.
La ministre Niki Kerameus a défendu le texte en affirmant qu'il renforcerait les droits des salariés tout en facilitant le fonctionnement des entreprises. Elle a insisté sur le fait que l'expression « journée de treize heures » pouvait prêter à confusion, la possibilité visée par la loi étant limitée à un nombre précis de jours par an.
Au Parlement, le parti au pouvoir, Nouvelle-Démocratie, était présenté comme le principal soutien attendu du texte, tandis que d'autres formations politiques ont exprimé leur opposition.
Données sur le temps de travail
La législation grecque actuelle fixe une durée légale journalière de travail à huit heures, avec la possibilité d'effectuer jusqu'à trois heures supplémentaires. Selon des statistiques évoquées pendant les débats, la durée hebdomadaire moyenne en Grèce est d'environ 39,8 heures, contre environ 35,8 heures en moyenne pour les États membres de l'Union européenne.
Des reportages et témoignages indiquent que certains salariés cumulent déjà de longues journées en travaillant pour plusieurs employeurs, et que les niveaux de rémunération restent une préoccupation centrale des travailleurs.
Enjeux
Les partisans du projet mettent en avant la réponse à des problèmes de pénurie de main-d'œuvre dans certains secteurs et la possibilité pour les salariés d'obtenir une rémunération supplémentaire en acceptant des heures additionnelles. Les opposants mettent en garde contre une précarisation possible des conditions de travail et estiment que la mesure pourrait aggraver les déséquilibres entre employeurs et salariés sur le marché du travail.
La confrontation entre soutiens et opposants s'est traduite par des actions syndicales et une mobilisation politique au moment de l'examen du texte au Parlement.