Synthèse
Le président du Guyana, Irfaan Ali, a annoncé avoir remporté l'élection présidentielle. La commission électorale (Gecom) n'avait pas publié de résultats officiels au moment des déclarations. Les observateurs internationaux ont évalué le déroulement du scrutin et divers acteurs politiques ont réagi aux résultats provisoires et aux enjeux économiques et territoriaux du pays.
Déroulement et annonces
Irfaan Ali a déclaré, par téléphone à l'AFP, que le Parti populaire progressiste/Civic (PPP/Civic) avait obtenu la majorité des voix et qu'il disposait d'une "grande majorité". La commission électorale devait procéder à des comptages complémentaires avant de publier des résultats officiels. Le mode d'élection prévoit qu'est proclamé président la tête de liste du parti ayant recueilli le plus de voix lors d'un scrutin à un tour.
Observations internationales
Des missions d'observation, dont celles du Carter Center et de l'Union européenne, ont estimé que l'élection avait été pluraliste et n'avait pas présenté d'irrégularités significatives le jour du vote. Ces missions ont toutefois noté un "avantage indu" en faveur du président sortant, en pointant des actions de l'administration et de la direction politique ayant modifié les conditions de la campagne, notamment par des inaugurations de projets publics pendant la période électorale.
Contexte économique
Les revenus pétroliers ont accru les ressources de l'État depuis le début de l'exploitation commerciale en 2019. Le budget de l'État a été évalué à 6,7 milliards de dollars en 2025, après avoir été quadruplé sur une période de cinq ans selon les éléments rapportés. La croissance économique a été estimée à 43,6 % en 2024 et était annoncée comme susceptible de rester élevée en 2025. La production pétrolière était rapportée à environ 650 000 barils par jour, avec un objectif déclaré de dépasser un million de barils par jour d'ici 2030.
Irfaan Ali a présenté des objectifs de politique publique liés à ces ressources, parmi lesquels des programmes d'investissement dans les infrastructures, des hausses de salaires et de retraites, des réductions de tarifs énergétiques et des mesures pour réduire la pauvreté, évaluée dans les communications publiques à environ 850 000 personnes.
Réactions politiques et sociales
Des responsables de l'opposition et des représentants de la société civile ont critiqué la hausse du coût de la vie et exprimé des préoccupations sur la distribution des revenus pétroliers, y compris des accusations de corruption. Parmi les opposants cités figurent Amanzia Walton-Desir, qui a pointé l'insuffisance des retombées sociales malgré l'augmentation des recettes publiques, et Aubrey Norton, dont le parti (APNU) a été présenté comme perdant dans le scrutin.
Certains médias ont signalé la performance électorale d'Azruddin Mohamed et de son parti WIN (Winning) comme une surprise susceptible de modifier les schémas de vote traditionnels. Ces mêmes médias ont qualifié Mohamed de "Trump Guyanien"; il fait l'objet de sanctions américaines pour des faits liés à l'évasion fiscale, selon des informations rapportées.
Tensions territoriales et incidents de sécurité
La gestion de la région de l'Essequibo, riche en ressources minières et pétrolières, a été identifiée comme un enjeu majeur, le Venezuela revendiquant tout ou partie de ce territoire. La veille du scrutin, des autorités guyanaises ont signalé des tirs contre un de leurs bateaux depuis la rive vénézuélienne de la rivière Cuyuni. Le Venezuela a réagi en accusant son voisin de vouloir "créer un front de guerre".
Parallèlement, des opérations navales et des actions liées à la lutte contre le narcotrafic ont été rapportées dans la zone caraïbe, avec un déploiement de navires américains et une intervention ayant visé un navire soupçonné de trafic de drogue au large du Venezuela. Le président sortant a exprimé son soutien à une présence américaine dans la région.
Suites institutionnelles
La composition définitive du Parlement dépend des résultats officiels publiés par la commission électorale. Selon le système électoral, le parti arrivé en tête n'est pas automatiquement assuré d'une majorité parlementaire absolue, ce qui peut conduire à la formation d'alliances ou de coalitions.
Sources mentionnées
Les informations résumées proviennent d'annonces publiques du président sortant, des rapports préliminaires de missions d'observation électorale (Carter Center, Union européenne), et de déclarations de responsables politiques et d'acteurs impliqués. Les données économiques et les chiffres cités ont été rapportés dans les communications publiques couvertes par les sources consultées.