Départ de l'USS Gravely
Le 30 octobre 2025, le destroyer américain USS Gravely a quitté Trinité‑et‑Tobago, où il était présent depuis le dimanche précédent, selon des journalistes. Les autorités américaines présentent ce déploiement comme lié à une opération antidrogue menée dans la région.
Contexte des opérations américaines
Les États‑Unis ont déployé plusieurs unités navales et aériennes dans la zone caraïbe et ont mené des frappes aériennes dans le Pacifique contre des embarcations qualifiées par Washington de propriété de narcotrafiquants. Le Pentagone n'a pas précisé la destination finale de l'USS Gravely au moment de son départ. Des communiqués évoquent par ailleurs la possible arrivée d'un porte‑avions pour renforcer la présence américaine.
Revendications d'attaques et éléments disponibles
Les autorités américaines ont revendiqué une série d'attaques dans les semaines précédant le départ du navire et ont indiqué que plusieurs actions avaient provoqué des dizaines de morts. À ce stade, aucun élément public n'établit de lien direct entre les personnes ciblées et des réseaux de trafic de stupéfiants. Des experts interrogés ont soulevé des questions sur les bases juridiques et les preuves communiquées à l'appui de certaines opérations.
Opérations clandestines et déclarations politiques
Le président des États‑Unis a reconnu avoir autorisé des opérations clandestines conduites par des services de renseignement sur le territoire vénézuélien et a évoqué la possibilité d'opérations terrestres visant des cibles qualifiées de "narco‑terroristes". Le gouvernement vénézuélien affirme, pour sa part, avoir démantelé une cellule de renseignement étrangère qu'il impute à la CIA, accusant cette cellule d'avoir préparé des actions visant notamment l'USS Gravely pour en faire porter la responsabilité à Caracas.
Réactions du Venezuela
Les autorités vénézuéliennes ont qualifié la présence du navire de provocation et dénoncé l'utilisation du thème du trafic de drogue comme prétexte potentiel à des actions visant un changement de régime. Le pouvoir a intensifié sa communication sur ses opérations anti‑drogue et a annoncé, dans les jours précédant le départ du navire, l'interception de plusieurs appareils et la destruction de deux camps qu'il attribue au trafic de stupéfiants. Le chef d'état‑major vénézuélien a diffusé des bilans partiels concernant les appareils neutralisés depuis le début de 2025.
Crise diplomatique avec Trinité‑et‑Tobago
La présence de l'USS Gravely dans les eaux proches de Trinité‑et‑Tobago a provoqué des tensions entre Caracas et Port‑of‑Spain. Le Venezuela a déclaré la Première ministre de Trinité‑et‑Tobago persona non grata et a suspendu certains accords bilatéraux, notamment dans le secteur gazier. Les autorités de l'archipel ont critiqué le gouvernement vénézuélien et annoncé des mesures en matière d'immigration visant principalement des ressortissants vénézuéliens en situation irrégulière.
Éléments contextuels et incertitudes
La région des Caraïbes avait récemment été affectée par l'ouragan Melissa, un facteur susceptible d'influer sur la planification et l'exécution des opérations maritimes et aériennes. Plusieurs points clés restent non vérifiés publiquement : les liens éventuels entre les personnes visées lors des frappes et des réseaux de trafic, la matérialité des allégations de démantèlement de cellules de renseignement, et la destination finale du navire.
Points en suspens
Les informations disponibles au moment du départ du Gravely décrivent des déclarations contradictoires entre Washington et Caracas, des revendications d'opérations et des mises en cause mutuelles. La légalité des actions menées, l'existence et les objectifs des opérations clandestines alléguées, ainsi que la destination et le rôle futur du navire exigent des investigations indépendantes et des éléments complémentaires pour être éclaircis.








