Contexte
Des élections générales ont eu lieu au Honduras le 30 novembre. Le dépouillement des bulletins a connu des interruptions et des ralentissements dans les jours qui ont suivi le scrutin. Le Conseil national électoral (CNE) a indiqué que des problèmes techniques au sein de l'entreprise chargée de la transmission et de la diffusion des résultats ont entraîné des suspensions du décompte.
Déroulement du dépouillement
Le décompte des voix était bloqué à 88,6 % à un moment donné, avant de reprendre et d’être proche de l’achèvement dans les jours suivants. Selon les chiffres publiés par le CNE, le candidat Nasry Asfura, du Parti national (PN) et soutenu publiquement par le président des États-Unis, Donald Trump, avait recueilli 40,53 % des suffrages, contre 39,16 % pour Salvador Nasralla, candidat du Parti libéral (PL).
Le CNE a précisé qu’il restait à vérifier 2 749 procès-verbaux présentant des incohérences, représentant 14,5 % des votes valides. Selon la loi électorale, l’organisme dispose d’un délai légal pour déclarer un vainqueur.
Contestations et demandes de vérification
Salvador Nasralla a dénoncé un "vol" du scrutin et a exigé un recompte "bulletin par bulletin" des procès-verbaux, arguant de l’existence d’un schéma de fraude lié à la non-utilisation de la reconnaissance biométrique et à la rédaction arbitraire de certains procès-verbaux. La présidente Xiomara Castro, du parti Libre, a déclaré que les résultats étaient falsifiés et a qualifié le processus d’entaché de nullité, en s’appuyant sur la diffusion d’enregistrements audio impliquant une membre du CNE.
Le parti Libre a réclamé l’annulation totale des élections et a appelé à des mobilisations et à des grèves. Un membre du CNE, Marlon Ochoa, a estimé que les irrégularités remettaient en cause la crédibilité du scrutin.
La présidente du CNE, Ana Paola Hall, a annoncé la mise en place de mesures techniques et la réalisation d’un audit externe pour régulariser la situation.
Interventions d’acteurs étrangers et démarches judiciaires
L’administration américaine a déclaré que le scrutin avait été intègre et a estimé qu’il n’existait "aucune preuve crédible" justifiant une annulation. Le président Donald Trump avait exprimé avant le scrutin son soutien à Nasry Asfura. Par ailleurs, Donald Trump a accordé une grâce à l’ancien président hondurien Juan Orlando Hernández, qui faisait l’objet d’une peine prononcée aux États-Unis pour trafic de drogue ; le parquet général du Honduras a demandé l’intervention d’Interpol pour son arrestation.
Observations internationales et échéances
Les observateurs de l’Organisation des États américains (OEA) ont demandé d’accélérer le dépouillement. Le CNE a indiqué disposer d’un délai légal pour déclarer un vainqueur et a engagé des vérifications sur les procès-verbaux signalés comme incohérents.
La situation restait marquée par des contestations publiques, des demandes de recomptage et des procédures techniques et judiciaires en cours.








