Le Premier ministre Anutin Charnvirakul a annoncé la dissolution de la Chambre des représentants le 12 décembre 2025. L’annonce initiale a été faite par un message publié sur son compte Facebook, suivi d’un décret publié dans la Gazette royale, le journal officiel, qui fixe la tenue d’élections législatives dans un délai de 45 à 60 jours. Anutin Charnvirakul continue d’assurer les fonctions exécutives en tant que chef du gouvernement par intérim jusqu’à la tenue du scrutin.
Motifs avancés et procédure
Le décret publié dans la Gazette royale indique que, « étant donné que le gouvernement est minoritaire et que la situation politique intérieure est marquée par de multiples défis, le gouvernement n’est pas en mesure de gérer les affaires de l’État de manière continue, efficace et stable », la solution appropriée étant la dissolution de la Chambre des représentants et l’organisation de nouvelles élections. Le Premier ministre a déclaré devant la presse avoir préparé le projet de décret de dissolution dès sa nomination.
Contexte politique
Anutin Charnvirakul est le chef du parti conservateur Bhumjaithai. Il a pris la tête du gouvernement après la destitution de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra. Il s’était engagé à organiser un scrutin avant 2026, mais la dissolution a été avancée par rapport aux attentes des observateurs. Au cours des mois précédant la dissolution, le gouvernement minoritaire a affronté des tensions au sein des alliances qui le soutiennent et de fortes pressions politiques.
Anutin a été l’un des principaux acteurs de la réforme sur la réglementation du cannabis en Thaïlande en 2022. Pendant ses premiers mois à la tête du gouvernement, il a également géré des événements nationaux, notamment des inondations dans le sud du pays et des tensions persistantes à la frontière avec le Cambodge.
Conflit frontalier avec le Cambodge et conséquences humanitaires
Les autorités thaïlandaises et cambodgiennes ont rapporté une reprise des affrontements le long de la frontière, provoquant des victimes et d’importants déplacements de population. Les violences ont fait au moins 20 morts et ont entraîné l’évacuation de centaines de milliers de personnes; certains rapports évoquent un nombre de déplacés proche de 600 000. De nombreuses personnes déplacées vivent dans des centres d’hébergement d’urgence, des tentes ou des abris temporaires et signalent des besoins matériels et des inquiétudes pour leurs moyens de subsistance.
Les combats étaient entrés dans leur sixième jour selon les comptes rendus disponibles. Un épisode de violences antérieur, en juillet, avait déjà provoqué des pertes et des déplacements. La Thaïlande et le Cambodge avaient signé un cessez‑le‑feu le 26 octobre, négocié avec des médiations externes, mais la Thaïlande a suspendu cet accord après l’explosion d’une mine terrestre ayant blessé plusieurs soldats.
Réactions internationales et mesures en cours
Des démarches diplomatiques ont été engagées pour tenter de réduire les hostilités. Il a été rapporté qu’un appel entre le président des États‑Unis et les dirigeants thaïlandais et cambodgiens était prévu afin de demander la cessation des combats. L’armée thaïlandaise a indiqué qu’elle demeurait chargée d’assurer la protection du territoire pendant la période de transition politique.
Situation sur le terrain et attentes des populations déplacées
Dans les centres d’hébergement d’urgence, les personnes évacuées ont exprimé des préoccupations concernant les conditions de vie et le soutien aux activités agricoles. Plusieurs déplacés ont demandé que les autorités et les futurs dirigeants prévoient une aide concrète pour les exploitants agricoles et pour la reconstruction des communautés affectées.








