L'ancien président Nicolas Sarkozy a été incarcéré le 21 octobre 2025 à la maison d'arrêt de la Santé, à Paris, à la suite de sa condamnation pour association de malfaiteurs dans l'affaire dite du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
Condamnation et voie d'appel
Le 25 septembre 2025, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans d'emprisonnement, avec exécution provisoire. L'intéressé a interjeté appel de cette décision, ce qui a ramené sa situation au régime de la détention provisoire dans l'attente du réexamen de l'affaire en appel.
Entrée en détention
L'entrée en détention a eu lieu dans la matinée du 21 octobre 2025. L'ancien président a quitté son domicile pour rejoindre la prison de la Santé, où il a réalisé les formalités d'écrou (photographies, empreintes, attribution d'un numéro d'écrou et fouille). Des personnes se sont rassemblées au départ de son domicile et au voisinage de l'établissement carcéral.
Conditions de détention et mesures de sécurité
Nicolas Sarkozy a été placé dans un quartier d'isolement et occupé une cellule individuelle d'environ neuf mètres carrés. Les règles applicables prévoient l'accès à une heure de sortie quotidienne dans une cour grillagée, des droits de visite limités (trois visites familiales hebdomadaires selon les comptes rendus) et la possibilité d'utiliser des services payants (télévision, téléphone fixe limité à des numéros préenregistrés). Certaines conversations téléphoniques peuvent être enregistrées conformément au régime carcéral.
Des mesures spécifiques de protection ont été mises en place : deux officiers chargés de la sécurité ont été installés dans une cellule voisine et un dispositif d'accompagnement par des surveillants a été prévu pour ses déplacements au sein de l'établissement. La cellule comporte l'équipement habituel (lit, bureau fixé au sol, douche et toilettes selon les aménagements signalés).
L'ancien président a indiqué avoir emporté avec lui des livres à couverture souple autorisés par le règlement pénitentiaire, parmi lesquels des volumes du roman Le Comte de Monte-Cristo et une biographie.
Recours judiciaire et calendrier
Dès son écrou, la défense a déposé une demande de mise en liberté auprès de la cour d'appel de Paris. La procédure prévoit un délai légal de deux mois pour que la cour statue sur une telle demande, délai qui peut être effectif mais dont l'examen peut intervenir plus rapidement en pratique. En appel, la détention provisoire ne peut être maintenue que si elle apparaît comme le seul moyen de préserver des éléments de preuve, d'empêcher des pressions sur des témoins ou des complices, de prévenir une fuite ou une récidive, ou de garantir la sécurité de la personne mise en examen.
Réactions institutionnelles et politiques
Le ministre de la Justice a annoncé son intention de se rendre à la prison pour s'enquérir des conditions de sécurité. Le procureur général près la Cour de cassation a mis en garde sur le risque que cette visite soit perçue comme susceptible d'affecter la sérénité de la procédure et l'indépendance des magistrats. Des interventions politiques et des commentaires publics ont suivi l'incarcération et les annonces connexes ; certaines de ces prises de position ont porté sur la question de l'exécution provisoire et sur l'indépendance de l'autorité judiciaire.








