Déclenchement et ampleur de l’incendie
Un incendie d’une ampleur exceptionnelle s’est déclaré mardi 5 août, vers 16 h 15, le long de la route départementale 212 (RD212) entre Lagrasse et Ribaute, dans le département de l’Aude. Le feu a touché le massif des Corbières et, selon la Base de données gouvernementale des incendies de forêt en France (BDIFF), il s’agit du plus important incendie survenu sur le pourtour méditerranéen français depuis le début des relevés en 1973.
En moins de 48 heures, l’incendie a parcouru entre 16 000 et 17 000 hectares, incluant des garrigues, des résineux, des cultures et des zones urbanisées. Sur cette superficie, 13 000 hectares ont effectivement brûlé. Les flammes ont traversé cinq villages, endommageant près d’une centaine d’hectares en zones urbanisées et entraînant la destruction d’au moins 36 habitations, ainsi que de nombreux véhicules, hangars et engins agricoles.
Conséquences humaines et matérielles
Le bilan humain fait état d’une victime décédée, retrouvée à son domicile de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse. Deux personnes ont été grièvement blessées, dont un habitant et un sapeur-pompier atteint d’un traumatisme crânien. Au total, 23 blessés sont recensés, parmi lesquels plusieurs pompiers mobilisés sur l’incendie.
Origine de l’incendie et enquête judiciaire
Selon le procureur de la République de Montpellier, les premières analyses écartent toute cause naturelle. Les conditions initiales du départ du feu conduisent les experts à envisager une origine anthropique, potentiellement criminelle. Cette hypothèse, mentionnée par le parquet, demeure à confirmer par des investigations complémentaires, susceptibles de nécessiter du temps.
Une enquête a été ouverte dès le lendemain du sinistre par la gendarmerie de l’Aude, appuyée par la section de recherches de Montpellier. Initialement compétent, le parquet de Carcassonne a cédé, le 9 août, la gestion du dossier au pôle régional de l’environnement du parquet de Montpellier. Compte tenu de l’ampleur des conséquences humaines, environnementales et matérielles, deux juges d’instruction ont été saisis.
Répercussions environnementales
Les dégâts environnementaux sont significatifs : environ 4 100 hectares de garrigues et de landes, 4 700 hectares de futaies résineuses, 800 hectares de taillis et 2 200 hectares de cultures ont été détruits. L’incendie a également touché plus de 100 hectares de zones urbanisées ou artificialisées.
Situation à l’issue de l’incendie
Le feu a été maîtrisé quelques jours après son déclenchement, mais certains foyers restaient actifs à la date de publication des bilans provisoires. Les investigations se poursuivent afin de déterminer les circonstances exactes du départ de feu et d’établir d’éventuelles responsabilités.