Contexte et lieu de l'incident
Dans la nuit du 27 au 28 juillet, un incendie s’est déclaré vers 4h30 du matin dans un gîte situé à Montmoreau, au sud d’Angoulême, en Charente. Ce bâtiment, un ancien corps de ferme transformé en gîte touristique, accueillait des adultes en situation de handicap ainsi que des encadrants dans le cadre d’un séjour organisé. L’établissement disposait d’un label pour l’accueil de personnes handicapées pendant la période des vacances et avait reçu un avis favorable lors d’une visite administrative deux ans auparavant. Selon les réglementations en vigueur, n’accueillant pas plus de 16 personnes handicapées, il n’était pas soumis à des contrôles réguliers de la commission de sécurité.
Déroulement des faits
Le feu s’est propagé rapidement à l’intérieur du bâtiment alors que quatorze personnes étaient présentes : huit adultes en situation de handicap mental, quatre encadrants, et les deux propriétaires. L’alerte a été donnée peu après le départ du feu, mobilisant jusqu’à 85 sapeurs-pompiers et 24 véhicules d’intervention. Lors de leur arrivée, l’incendie était déjà très avancé et le bâtiment menaçait de s’effondrer.
Trois premières victimes ont été découvertes dans les décombres dans la matinée. Un quatrième corps a été retrouvé par la suite, et une cinquième personne, probablement située sous les décombres, restait portée disparue à la fin de la journée. Les victimes sont identifiées comme la propriétaire du gîte, qui serait intervenue pour aider à l’évacuation, et trois personnes en situation de handicap. Les recherches pour localiser la dernière personne disparue devaient reprendre le lendemain.
Quatre autres personnes ont été évacuées vers le centre hospitalier d’Angoulême, dont une présentant des blessures graves. D’autres occupants ont pu quitter le bâtiment à temps.
Conséquences matérielles et humaines
L’incendie a détruit environ 300 m² du bâtiment sur une superficie totale de 700 m². Outre les pertes humaines, ce sinistre a causé des dégâts importants à la structure de l’ancien corps de ferme.
Enquête et causes possibles
À la suite de l’incident, le parquet d’Angoulême a ouvert une enquête pour homicides et blessures involontaires. L’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) a été mobilisé pour déterminer les circonstances précises de l’incendie. Si un dysfonctionnement de l’installation électrique a été évoqué initialement parmi les causes probables, aucune origine officielle n’a été confirmée au moment de la rédaction des rapports. Des autopsies sont prévues pour déterminer les causes exactes des décès.
Encadrement et réglementation
Le gîte n’était pas classé parmi les établissements recevant du public (ERP) du fait du nombre de résidents handicapés inférieur au seuil légal de 16 personnes. Le site avait cependant été inspecté deux ans auparavant et disposait d’équipements réglementaires tels que détecteurs de fumée, extincteurs et couvertures anti-feu. L’encadrement du séjour était assuré par du personnel habilité et formé, notamment en sécurité incendie.
Réactions et suites
Une cellule médico-psychologique a été mise en place pour accompagner les survivants, familles et intervenants. L’association organisatrice du séjour ainsi que les autorités locales se sont exprimées auprès des familles des victimes et des médias. Des questions sur la réglementation des séjours adaptés et l’encadrement de la sécurité dans ce type d’hébergement ont été soulevées à la suite de l’incident.
Cet événement intervient moins de deux ans après un autre incendie mortel dans un gîte destiné à des personnes en situation de handicap à Wintzenheim, dans le Haut-Rhin.