Chronologie des incidents
Des observations et signalements d'engins aériens non identifiés ont été enregistrés sur plusieurs jours. Le déclenchement d'interruptions du trafic aérien à Brussels Airport a eu lieu après l'apparition d'appareils non autorisés la nuit de mardi à mercredi, ce qui a conduit à des fermetures temporaires des pistes. Le même cycle d'incidents a donné lieu à de nouveaux signalements les soirées suivantes, notamment au-dessus de bases aériennes et de sites militaires.
Le parquet fédéral a ouvert au moins deux enquêtes portant sur des survols antérieurs, dont un incident survenu le week-end précédent au-dessus de la base aérienne de Kleine-Brogel et un autre sur le camp militaire d'Elsenborn le 3 octobre.
Lieux concernés et impact sur le trafic aérien
Plusieurs aéroports et bases militaires ont fait l'objet d'observations rapportées : Brussels Airport (Zaventem), Liège, Bierset, Kleine-Brogel, Schaffen (Diest), Florennes, Heverlee (domaine militaire près de Louvain) et Ostende. Les interventions des autorités et la prudence des contrôleurs aériens ont entraîné l'annulation et la déviation de vols.
Les autorités aéroportuaires ont communiqué des chiffres de perturbations : lors des premières fermetures, Brussels Airport a signalé une quarantaine d'annulations et plusieurs dizaines de vols déviés vers d'autres aéroports. Des bilans ultérieurs ont fait état d'annulations supplémentaires sur des journées suivantes (plusieurs dizaines de vols au total). Des retards et des files d'attente ont été constatés au niveau des enregistrements et des contrôles. Le transporteur fret DHL a indiqué des annulations et détournements affectant des liaisons et des envois sensibles.
Signalements locaux et observations visuelles
Des signalements locaux ont motivé des interventions de la police et des patrouilles : la police d'Ostende a reçu plusieurs appels concernant un drone au-dessus du centre-ville vers 19h00; des unités de police et un hélicoptère ont été déployés aux abords du domaine militaire de Heverlee, où des lumières ont été observées sans contact visuel confirmé; des appareils suspects ont été aperçus au-dessus de la base de Kleine-Brogel et de la base de Schaffen.
Les forces de l'ordre ont indiqué que des images et enregistrements éventuellement disponibles seraient examinés dans le cadre des enquêtes.
Enquêtes, évaluations et position des autorités
Le parquet fédéral a ouvert des enquêtes sur certains survols récents. Les services de sécurité belge ont évalué qu'un acteur étatique pourrait être à l'origine de certaines incursions, mentionnant la Russie comme hypothèse probable selon des informations rendues publiques dans le cadre des préparatifs d'une réunion du Conseil national de sécurité.
En réaction aux allégations publiques, l'ambassade de Russie à Bruxelles a nié toute implication de ses services de sécurité dans ces incidents, dans une communication transmise aux autorités et aux médias.
Mesures et décisions gouvernementales
Les autorités ont organisé des réunions de coordination au niveau politique et sécuritaire, notamment la convocation d'un Conseil national de sécurité pour traiter de la problématique des incursions de drones. Des contacts internationaux ont été établis, y compris entre responsables nationaux et alliés.
Sur le plan matériel et réglementaire, des décisions ont été annoncées ou envisagées : acquisition en urgence de systèmes anti-drones (fusils anti-drones et brouilleurs directionnels) par la Défense, lancement d'un processus en vue d'un Arrêté Royal rendant obligatoire l'enregistrement des drones dans des zones sensibles (« zones géographiques UAS ») et élaboration de plans de renforcement des capacités de détection, d'identification et de neutralisation des engins.
Analyses techniques et expertises
Des analyses techniques ont été avancées par des spécialistes et des sources proches du dossier. Certaines évaluations distinguent des appareils de petite taille, alimentés sur batterie et limités en portée, tandis que d'autres observations portent sur des drones de grande dimension et sur des modes de télécommande via réseaux cellulaires (4G/5G). Des experts ont aussi indiqué que certains enregistrements vidéo initialement identifiés comme drones pouvaient correspondre à d'autres appareils mis en œuvre lors des opérations de recherche, telles que des hélicoptères de la police.
Des commentaires d'experts ont souligné la possibilité de contournement des dispositifs de limitation de vol intégrés aux drones commerciaux (géorepérage) par modification logicielle, ce qui requiert des compétences techniques. Ces éléments ont été mentionnés comme facteurs pouvant expliquer des vols au-dessus de zones normalement protégées.
Conséquences opérationnelles et prochaines étapes
Les autorités poursuivent les enquêtes judiciaires et les évaluations opérationnelles. Des mesures supplémentaires de coordination entre administrations civiles et militaires sont en cours de développement. Les acquisitions et réglementations annoncées devront être validées par les instances compétentes avant mise en œuvre. Les réunions du Conseil national de sécurité et d'autres instances gouvernementales doivent préciser les actions à court et moyen terme pour renforcer la protection de l'espace aérien et des sites sensibles.








