Contexte et objectifs
À l’approche d’une rencontre entre le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine à Anchorage, en Alaska, les capitales européennes intensifient leurs échanges pour s’assurer que les intérêts et la souveraineté de l’Ukraine soient défendus. L’objectif affiché est d’influer, autant que possible, sur la position américaine avant les discussions bilatérales.
Réunion européenne et participants
À l’initiative du chancelier allemand Friedrich Merz, une réunion virtuelle a rassemblé Donald Trump, le vice‑président JD Vance, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ainsi que les dirigeants de la France, du Royaume‑Uni, de l’Italie, de la Pologne et de la Finlande. Zelensky s’est rendu à Berlin pour participer aux échanges. Selon les autorités allemandes, les discussions portent sur les leviers de pression à exercer sur Moscou, la préparation éventuelle de pourparlers de paix, les questions territoriales et les garanties de sécurité pour l’Ukraine.
Position des Européens
La quasi‑totalité des États membres de l’Union européenne, à l’exception de la Hongrie, réaffirme le droit des Ukrainiens à choisir leur avenir. Les dirigeants insistent sur la nécessité d’un cessez‑le‑feu ou d’une réduction substantielle des hostilités comme condition préalable à toute négociation crédible.
Dynamique internationale
En parallèle, Vladimir Poutine a récemment échangé avec plusieurs dirigeants, dont le président chinois Xi Jinping, le Premier ministre indien Narendra Modi, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et le dirigeant nord‑coréen Kim Jong Un. L’absence d’invitation adressée à Volodymyr Zelensky pour le sommet américano‑russe en Alaska alimente les préoccupations de Kiev et de plusieurs partenaires européens quant au risque d’arrangements défavorables à l’Ukraine.
Signaux venus de Washington
Donald Trump dit vouloir évaluer la situation avec Vladimir Poutine sans préciser ses attentes. Il a évoqué la possibilité d’échanges territoriaux, rappelant que l’armée russe occupe environ 20 % du territoire ukrainien. Malgré des déclarations antérieures sur une possible fin rapide de la guerre, les cycles de négociations tenus en Turquie entre Kiev et Moscou n’ont pas abouti. Le vice‑président JD Vance plaide pour un règlement pacifique et encourage une contribution européenne accrue au financement de l’aide à l’Ukraine.
Situation sur le terrain
Militairement, la Russie poursuit ses offensives, notamment dans la région de Donetsk. L’Ukraine indique des gains récents près de Pokrovsk et affirme que Moscou prépare de nouvelles attaques. Kiev refuse tout abandon supplémentaire de territoires dans le Donetsk et le Lougansk dans le cadre d’un accord éventuel.
Exigences et lignes rouges
Moscou réclame de Kiev la reconnaissance de l’annexion de la Crimée (2014), le renoncement aux quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), l’arrêt des livraisons d’armes occidentales et l’abandon de toute perspective d’adhésion à l’OTAN. L’Ukraine rejette ces conditions et exige le retrait complet des forces russes, des garanties de sécurité et la poursuite de l’aide occidentale.
Perspectives
L’Union européenne souhaite exposer ses attentes à Washington, tout en reconnaissant la centralité du tête‑à‑tête États‑Unis–Russie. Les dirigeants européens réaffirment le principe d’intangibilité des frontières et la participation de l’Ukraine à toute discussion sur son avenir territorial.