Contexte de l'affaire
En août 1986, une jeune femme de 21 ans, Diane Sindall, barmaid à Bebington, Merseyside, dans le nord-ouest de l'Angleterre, fut retrouvée morte. Elle avait été battue et violée avant d'être laissée dans une ruelle. Cet homicide conduisit, en novembre 1987, à la condamnation de Peter Sullivan, alors âgé de 30 ans.
Condamnation et emprisonnement
Peter Sullivan a été arrêté peu de temps après le meurtre de Diane Sindall et accusé de ce crime. Son procès aboutit à une condamnation fondée sur les preuves disponibles à l'époque, bien que celles-ci n'incluaient pas l'utilisation de l'ADN, une technologie alors émergente.
Après avoir été condamné, Peter Sullivan a purgé une longue peine de 38 ans, devenant ainsi l'un des cas d'erreur judiciaire les plus longs de l'histoire britannique. Durant son incarcération, il a maintenu son innocence et tenté à plusieurs reprises d'obtenir la révision de son procès.
Découverte de nouvelles preuves
Ce n'est que des décennies plus tard que la Commission de révision des affaires pénales (CCRC) a réexaminé l'affaire après que Peter Sullivan a à nouveau déposé une demande en 2016 et 2019. Finalement, des tests ADN modernes ont été commandés par la CCRC et ont révélé que l'ADN trouvé sur la scène du crime ne correspondait pas à celui de Peter Sullivan.
Verdict de la cour d'appel
Le 13 mai 2025, la cour d'appel de Londres a annulé la condamnation de Peter Sullivan. Lors de l'audience, qu'il a suivie par liaison vidéo depuis le centre de détention de Wakefield, Sullivan a entendu l'annonce de son innocence, avant de manifester une vive émotion.
Dans une déclaration lue par son avocate, il a exprimé ne ressentir ni amertume ni colère, malgré la perte de près de quatre décennies de sa liberté. Cette révélation intervient alors que son cas est souligné comme l'une des erreurs judiciaires les plus significatives au Royaume-Uni.
Réactions et perspectives
La police de Merseyside a réitéré son engagement à retrouver le véritable coupable du crime, mais jusqu'à présent, l'ADN retrouvé ne correspond à aucun profil dans les bases de données nationales.
La sœur de Peter Sullivan, Kim Smith, s'est déclarée "ravie" de la décision du tribunal, bien qu'elle ait exprimé sa tristesse pour les nombreuses années perdues injustement par son frère. L'affaire relance le débat sur l'amélioration des procédures judiciaires et des méthodes d'examen des affaires dans le système de justice pénale britannique.