Contexte de l'affaire
L'affaire Dominique Pelicot a été mise en lumière suite à la décision de Gérald Darmanin, ministre de la Justice, d'ordonner une inspection générale de la justice pour examiner les dysfonctionnements allégués liés aux enquêtes impliquant Dominique Pelicot. Cette inspection doit évaluer notamment pourquoi aucune investigation n'avait été initiée dès 2010 malgré l'identification de l'ADN de Pelicot dans une affaire de tentative de viol.
Les événements principaux
En 2010, Dominique Pelicot avait été interpellé dans un centre commercial alors qu'il filmait sous les jupes des femmes. À cette occasion, son ADN avait été prélevé et avait permis de relier Pelicot à deux précédentes affaires non résolues : une tentative de viol à Villeparisis en mai 1999 et un meurtre avec viol à Paris en 1991. Malgré ces rapprochements, aucun suivi n’avait été entrepris à l'époque.
Ce n'est qu'en janvier de l'année suivante qu'il a été mis en examen dans ces deux affaires par une juge d'instruction du pôle des « cold cases » de Nanterre. Lors de cette mise en examen, Pelicot aurait reconnu sa culpabilité pour la tentative de viol mais nié toute implication dans le meurtre.
Condamnation et enquête en 2024
En décembre 2024, Dominique Pelicot a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir, entre 2011 et 2020, drogué son épouse Gisèle avec l'intention de l'abuser et de permettre à d'autres de le faire à Mazan. Cette affaire de viol en série a soulevé de nombreuses questions autour du passé judiciaire de Pelicot.
Pendant ce procès, il a été révélé que Pelicot aurait pu être appréhendé bien plus tôt, si la chaine judiciaire avait agi sur les rapprochements ADN effectués dès 2010.
L'inspection judiciaire
Le ministre de la Justice a commandé une enquête à l'Inspection générale de la justice (IGJ), avec pour mission de déterminer "la réalité ou non des dysfonctionnements allégués" qui se sont déroulés pendant le procès de Pelicot. Le rapport de cette inspection est attendu pour le 31 juillet prochain. Cette enquête se base en partie sur des révélations contenues dans un livre de Laurent Valdiguié, qui relate l’histoire judiciaire complexe et nébuleuse de Pelicot.
L'affaire met ainsi en exergue de possibles manquements au sein de la procédure judiciaire française, et soulève la question plus large des défaillances dans le suivi des traces ADN dans des affaires criminelles non résolues.