Contexte
La flottille dite Global Sumud ("résilience" en arabe) est une initiative maritime rassemblant des dizaines de navires et des centaines de militants se déclarant en faveur d'une livraison d'aide humanitaire à la bande de Gaza. Elle est partie d'Espagne début septembre et a indiqué regrouper des participants originaires de plus de 40 pays. Des escortes militaires fournies par l'Italie et l'Espagne ont accompagné certains navires sur une partie du trajet. Selon les organisateurs, des incidents impliquant des drones ont été signalés dans la nuit du 23 au 24 septembre et lors d'un arrêt au large de Tunis début septembre.
Déroulement des interceptions en mer
Selon des communiqués publiés le 2 octobre 2025, la marine israélienne a procédé à l'interception de plusieurs navires liés à la flottille au large des côtes. Un responsable israélien a indiqué qu'une opération d'environ douze heures avait permis d'arraisonner 41 navires et de transférer plus de 400 personnes au port d'Ashdod. Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé l'intention d'expulser les personnes interpellées vers des pays européens.
Les organisateurs de la flottille ont fourni des chiffres différents : le porte-parole Saif Abukeshek a fait état de 13 bateaux interceptés transportant 200 personnes, tandis que la plateforme Global Sumud a indiqué que 30 bateaux continuaient leur route vers Gaza et se trouvaient à 46 milles nautiques (environ 85 km) du territoire malgré les manœuvres de la marine israélienne.
Un navire a été signalé par le ministère israélien comme restant à distance ; le ministère a précisé que si ce navire s'approchait, sa tentative d'entrer dans la zone serait empêchée.
Personnes et navires concernés
Parmi les personnes mentionnées comme présentes à bord figuraient des personnalités publiques et des militants, notamment l'activiste Greta Thunberg et l'eurodéputée Rima Hassan. D'autres noms cités comprenaient Mandla Mandela et Ada Colau, ainsi que des parlementaires, des syndicalistes et des journalistes. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et des communiqués d'organisations participantes documentent des arraisonnements et des débarquements.
Les autorités israéliennes ont indiqué que les personnes transférées au port d'Ashdod avaient été prises en charge par la police. Le ministère grec des Affaires étrangères a fait état de passagers « en bonne santé », tandis que certains participants grecs ont entamé une grève de la faim pour contester leur détention.
Réactions internationales et politiques
Plusieurs gouvernements et organisations ont réagi aux interceptions. Le Premier ministre israélien a salué l'action de la marine. Le Hamas a qualifié l'opération de « crime de piraterie ». Le ministère turc des Affaires étrangères a parlé d'« acte de terrorisme ». Le président colombien a annoncé l'expulsion de la délégation diplomatique israélienne dans son pays. Le gouvernement espagnol a convoqué la chargée d'affaires de l'ambassade d'Israël à Madrid et le ministre espagnol des Affaires étrangères a demandé que les citoyens espagnols interpellés soient traités comme des personnes n'ayant « aucun objectif au‑delà de l'humanitaire ».
Des mobilisations de rue ont eu lieu en Italie, avec des rassemblements notamment à Rome et à Naples. Des organisations de défense des droits de l'homme ont critiqué la méthode d'intervention en mer. Un procureur espagnol a annoncé l'ouverture d'une enquête portant sur d'éventuelles violations des droits des personnes interpellées.
Procédures et suites annoncées
Les autorités israéliennes ont indiqué que les personnes interpellées seraient expulsées vers l'Europe et prises en charge par des services de police. Des enquêtes judiciaires et administratives ont été annoncées dans plusieurs pays afin d'examiner les circonstances des interceptions et d'éventuelles atteintes aux droits des participants. Des appels à garantir la sécurité des personnes à bord ont été formulés par plusieurs ministères des Affaires étrangères.
Antécédents
La marine israélienne avait déjà arraisonné en juin et juillet des voiliers d'aide humanitaire se dirigeant vers Gaza ; au cours de ces opérations, Greta Thunberg et Rima Hassan avaient été débarquées en Israël puis expulsées. Ces précédents ont été cités dans les analyses et réactions entourant les interceptions récentes.
Perspectives
L'incident alimente les tensions diplomatiques entre Israël et plusieurs pays européens ainsi que des pays de la région. Les suites judiciaires et les enquêtes administratives détermineront en partie les responsabilités et pourraient conditionner de nouvelles réactions diplomatiques. La situation humanitaire à Gaza et les contraintes sécuritaires régionales restent au cœur du débat public international.