Annonce du verdict
Le 14 octobre 2025, l'agence du pouvoir judiciaire iranien a annoncé la condamnation en première instance de deux ressortissants français pour « espionnage » au profit de la France et d'Israël. Le communiqué ne précisait pas l'identité des personnes condamnées.
Peines prononcées
L'agence a indiqué que l'un des prévenus a été condamné à six ans d'emprisonnement pour espionnage au profit des services de renseignement français, cinq ans pour "association en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale" et vingt ans d'"exil" pour "coopération en matière de renseignement" avec Israël. L'autre prévenu a été condamné à dix ans d'emprisonnement pour espionnage au profit des services de renseignement français, à cinq ans pour "association en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale" et à dix-sept ans pour "assistance à la coopération en matière de renseignement" avec Israël.
Conformément à la règle de cumul des peines en vigueur en Iran, l'agence a précisé que seul le verdict le plus lourd serait appliqué. Le communiqué a en outre indiqué que le jugement pouvait faire l'objet d'un appel devant la Cour suprême dans un délai de vingt jours.
Précisions procédurales et identité des détenus
Le communiqué judiciaire mentionnait une arrestation le 9 mars 2023 pour les prévenus visés par ce dossier. Des informations publiées par d'autres sources indiquent que deux ressortissants français détenus en Iran, Cécile Kohler et Jacques Paris, avaient été arrêtés en mai 2022 et restent détenus. Le ministère français des Affaires étrangères s'est refusé à tout commentaire sur l'identité des personnes visées par le verdict. Deux sources ont indiqué à des agences d'information qu'il s'agirait de Cécile Kohler et Jacques Paris.
La signification exacte de la mesure qualifiée d'"exil" n'a pas été précisée dans le communiqué. Dans des affaires antérieures, des autorités iraniennes ont transféré des personnes condamnées vers des localités éloignées des grands centres urbains.
Contexte diplomatique et demandes d'échange
Des négociations bilatérales entre l'Iran et la France ont été mentionnées récemment par des responsables iraniens. Le 12 septembre, le chef de la diplomatie iranienne a déclaré qu'un accord visant à échanger des prisonniers français en Iran contre une ressortissante iranienne détenue en France approchait d'une "phase finale". La personne visée dans cet échange proposé est Mahdieh Esfandiari, arrêtée en France en février et poursuivie pour des faits liés à des publications en ligne jugées comme apologie du terrorisme.
Contexte plus large
Entre 2023 et 2025, plusieurs ressortissants français détenus à l'étranger ont été libérés après des périodes de détention. Un cas récent mentionné dans le même contexte est celui d'un Franco-Allemand, Lennart Monterlos, qui a regagné la France après avoir été déclaré acquitté par les autorités iraniennes.