Contexte et Révélations
Durant une conférence de presse tenue le 6 juin, l'armée israélienne, par l'intermédiaire de son porte-parole, le général de brigade Effie Defrin, a reconnu soutenir et armer un clan palestinien opposé au Hamas dans la bande de Gaza. Cette admission a été précédée par des affirmations similaires faites par Avigdor Lieberman, député et ancien ministre de la Défense, lors d'un entretien avec la radio publique Kan. Selon Lieberman, l'État israélien fournit des armes à des groupes de criminels, un moyen stratégique qui, selon les autorités israéliennes, contribue à sauver la vie de soldats engagés dans le conflit contre le Hamas.
Objectifs et Stratégie Israéliens
Israël poursuit l'objectif de renverser le gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza, le qualifiant de "but de guerre". Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a affirmé que l'activation de clans opposés au Hamas constituait une méthode parmi d'autres pour atteindre cet objectif, soulignant que cela sauvait des vies israéliennes. En dépit de la polémique, Netanyahou a justifié ces actions en suggérant qu'elles étaient conformes aux recommandations des responsables de la sécurité.
Le Clan Abou Chabab
Le groupe soutenu par Israël serait dirigé par Yasser Abou Chabab, associé à une tribu bédouine et décrit par le Conseil européen pour les relations internationales comme un gang criminel opérant dans la région de Rafah. Ce groupe est accusé de piller les convois d'aide humanitaire à Gaza. Des experts, tels que Michael Milshtein, indiquent que certains membres de ce clan sont impliqués dans des activités criminelles variées, voire des trafics.
Réactions et Conséquences
La réaction du Hamas a été sévère, qualifiant le groupe d'Abou Chabab de traîtres et accusant Israël de tenter de créer un chaos social et sécuritaire dans Gaza. Parallèlement, des critiques internes en Israël ont émergé, comme celles de Yaïr Lapid, chef de l'opposition, qui a condamné cette stratégie en la qualifiant de potentiellement désastreuse. Les armes fournies à ces milices pourraient, selon lui, retourner contre Israël à l'avenir.
Conclusion
Cette politique d'armement d'acteurs non-étatiques par Israël illustre les complexités de la gestion du conflit dans la bande de Gaza et les tentatives israéliennes de trouver des alternatives à la gouvernance du Hamas. Cependant, cette stratégie soulève de nombreuses questions de sécurité et de morale, aussi bien au niveau national qu'international.