Condamnation
La justice iranienne a condamné par contumace le réalisateur Jafar Panahi à une peine d'un an de prison pour des « activités de propagande » contre l'État, selon l'annonce faite par son avocat, Me Mostafa Nili. La sentence comprend une interdiction de voyager de deux ans ainsi qu'une interdiction d'adhérer à tout groupe politique ou social. Me Nili a indiqué son intention de faire appel et n'a pas précisé la nature exacte des charges. Panahi se trouvait à l'étranger au moment de l'annonce.
Circonstances récentes
Jafar Panahi avait présenté son film Un simple accident au Festival de Cannes quelques mois auparavant; le film a été choisi pour représenter la France aux Oscars. Le long métrage a été tourné en dehors des circuits officiels en Iran et son tournage a été, selon des sources, perturbé par les autorités avant d'être achevé. Par la suite, Panahi a effectué une tournée internationale de promotion, notamment aux États-Unis.
Parcours professionnel
Né à Téhéran le 11 juillet 1960, Jafar Panahi est associé à la Nouvelle Vague du cinéma iranien. Il a reçu plusieurs distinctions internationales au cours de sa carrière, parmi lesquelles la Caméra d'or pour Le Ballon blanc et l'Ours d'or de la Berlinale pour Taxi Téhéran. Son œuvre est régulièrement saluée pour son regard sur les réalités sociales et la condition des femmes en Iran.
Antécédents judiciaires et position personnelle
Panahi a déjà été incarcéré à deux reprises en Iran: 86 jours en 2010 et près de sept mois entre 2022 et 2023, période au cours de laquelle il a mené une grève de la faim. Il a, jusqu'à récemment, choisi de ne pas s'exiler et de poursuivre ses activités cinématographiques malgré les pressions judiciaires.
Contexte et réactions
Le retour de Panahi en Iran après plusieurs récompenses internationales avait été accueilli de manière contrastée: des soutiens publics ont salué son travail tandis que certains médias et responsables d'État ont adopté des positions plus réservées. D'autres cinéastes iraniens, comme Mohammad Rasoulof, ont également connu des condamnations ou l'exil, illustrant la tension entre création artistique et autorités.
Voies de recours
Selon son avocat, la défense entend faire appel de la condamnation. Aucune précision supplémentaire n'a été fournie par les autorités judiciaires iraniennes sur le déroulement du procès ou sur des éléments nouveaux concernant les charges retenues.








