Situation générale
En décembre 2025, le gouvernement du Kosovo a commencé à accueillir des ressortissants de pays tiers expulsés des États‑Unis en vertu d'un accord bilatéral conclu en juin. Le Premier ministre sortant, Albin Kurti, a déclaré que le Kosovo acceptait « ceux que les États‑Unis ne veulent pas sur le territoire » et a indiqué qu'une ou deux personnes étaient déjà arrivées. Les autorités n'ont pas précisé la date précise des transferts, la nationalité des personnes concernées, ni leur lieu d'hébergement.
Contenu de l'accord
L'accord, adopté en juin et d'une durée d'un an, porte sur un maximum de cinquante personnes. Selon les autorités kosovares, il vise à faciliter le retour en toute sécurité vers les pays d'origine des personnes transférées. Le gouvernement a présenté cette démarche comme une expression de gratitude à l'égard des États‑Unis pour leur soutien politique et militaire à l'indépendance du Kosovo.
Informations publiques et transparence
Les autorités kosovares n'ont communiqué que des éléments limités : nombre restreint d'arrivées au moment de l'annonce et durée de l'accord. Elles n'ont pas rendu publiques d'informations détaillées sur l'identité, le statut migratoire, le statut pénal éventuel ou le lieu d'hébergement des personnes transférées, ce qui soulève des inquiétudes en matière de transparence et de protection des droits.
Contexte politique interne
Albin Kurti est alors chef du gouvernement sortant après des élections législatives plus tôt dans l'année et l'échec à constituer une coalition. De nouvelles élections étaient prévues le 28 décembre 2025. La décision d'accepter ces transferts intervient dans un contexte politique sensible, marqué par des tensions entre le Kosovo et les États‑Unis sur certaines orientations du gouvernement kosovar, notamment concernant la représentation de la minorité serbe.
Contexte régional et précédent danois
Le Kosovo avait précédemment signé un accord avec le Danemark pour l'accueil de prisonniers étrangers, assorti d'un financement d'environ 200 millions d'euros et prévoyant la possibilité d'effectuer des peines dans des établissements kosovars. Plus largement, certains gouvernements occidentaux envisagent les pays des Balkans comme options pour le réacheminement de personnes dont les demandes d'asile ont été rejetées, tandis que l'Union européenne renforce sa politique migratoire.
Enjeux juridiques et humanitaires
La mise en œuvre de l'accord soulève des questions pratiques et juridiques : comment sera garanti le respect des obligations internationales en matière de protection des réfugiés et des droits humains, quelles seront les conditions d'hébergement et d'accès à une assistance juridique, et comment sera assuré le retour effectif et sûr vers le pays d'origine des personnes concernées. L'absence de données publiques complètes limite la possibilité d'évaluer l'impact administratif, humanitaire et diplomatique de l'initiative.
Perspectives
Selon des observateurs, ce type d'accord pourrait se multiplier si des États extérieurs à l'Union européenne apparaissent comme des solutions de rechange pour la gestion des flux migratoires. Les implications à long terme dépendront des modalités d'application, du contrôle judiciaire et de la coopération internationale pour garantir la protection des personnes transférées.








