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Le 12 décembre 2025, le ministère allemand des Affaires étrangères a attribué à la Fédération de Russie une attaque informatique menée en août 2024 contre des systèmes liés à la sécurité du contrôle du trafic aérien, ainsi qu'une campagne destinée à déstabiliser les élections législatives de février 2025. L'ambassadeur de la Fédération de Russie à Berlin a été convoqué par les autorités allemandes.
Attribution de la cyberattaque
Le gouvernement allemand a déclaré que l'attaque informatique d'août 2024 visant des systèmes liés à la sécurité aérienne était imputable au service de renseignement militaire russe (GRU). Berlin a indiqué attribuer l'opération au collectif de pirates APT28, également connu sous le nom de Fancy Bear. Le ministère a indiqué qu'il ne détaillerait pas les éléments de preuve afin de protéger les méthodes et les sources de renseignement, tout en affirmant détenir des preuves jugées solides.
Accusation d'ingérence électorale et campagne Storm 1516
Le gouvernement allemand a accusé la Russie d'avoir mené, via une opération désignée Storm 1516, des actions visant à influencer et déstabiliser les élections législatives et, de façon continue, les affaires intérieures de la République fédérale d'Allemagne. Les autorités ont décrit cette campagne comme combinant diffusion de contenus manipulés, imitation de médias et relais par des influenceurs pro-russes et des milieux d'extrême droite.
Les autorités de sécurité intérieure ont mis en avant l'utilisation de sites internet imitant des médias allemands et la diffusion de vidéos truquées attribuées à Storm 1516. Parmi les contenus signalés figurent des allégations sans preuve visant des responsables politiques, dont des accusations d'abus visant un ancien vice-chancelier et des fausses affirmations relatives au chef du gouvernement. Les opérations signalées comprenaient aussi des éléments accusant des partis ou leurs électeurs de fraude électorale.
Le chef du renseignement intérieur a souligné que la campagne mobilisait des acteurs étrangers et nationaux, des sites d'imitation et des influenceurs pour amplifier des messages destinés à semer la méfiance envers les institutions démocratiques.
Réaction russe
L'ambassade de la Fédération de Russie à Berlin a rejeté les accusations, qualifiant les allégations d'infondées dans une déclaration publique. La représentation diplomatique a nié l'implication d'institutions étatiques russes dans ces incidents.
Mesures annoncées par Berlin
Le ministère des Affaires étrangères a indiqué qu'il agirait en étroite concertation avec ses partenaires européens et qu'il soutiendrait, au niveau de l'Union européenne, l'adoption de sanctions individuelles contre des acteurs impliqués dans des opérations hybrides, comprenant des interdictions d'entrée dans l'UE, le gel des avoirs et des interdictions d'accès aux ressources économiques.
Parmi les mesures internes annoncées figurent le contrôle des déplacements transfrontaliers du personnel diplomatique russe dans l'espace Schengen à compter de janvier, des restrictions bilatérales pour le personnel diplomatique russe et la création d'une plateforme de coordination interministérielle pour répondre aux menaces hybrides. Le gouvernement a renforcé les pouvoirs de la police pour abattre des drones et a adopté un projet de loi visant à autoriser l'intervention des forces armées contre des drones non autorisés dans l'espace aérien national.
Contexte et antécédents
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, plusieurs États européens dénoncent des actions combinant moyens informatiques, campagnes d'influence et actes de sabotage, qualifiées par ces États d'opérations hybrides. Des survols de drones et des incidents affectant des aéroports et des infrastructures ont été signalés dans plusieurs pays européens ces derniers mois. Les services de renseignement allemands ont averti d'un risque d'intensification des opérations d'influence et de sabotage à l'occasion d'une série d'élections régionales prévues en 2026.
Implications et suites possibles
Le gouvernement allemand a annoncé qu'il soutiendrait des mesures de rétorsion au niveau européen et mettrait en place des dispositifs nationaux de prévention et de réponse aux menaces hybrides. Les décisions envisagées comprennent des actions diplomatiques, des sanctions individuelles et des adaptations des capacités opérationnelles de sécurité intérieure et de défense. Des échanges avec les partenaires européens sont prévus afin de coordonner ces réponses.








