Contexte et évolution de l'épidémie
Depuis le début de l'année 2025, une épidémie de chikungunya s'est déclarée à La Réunion. Ce virus, transmis par le moustique tigre, a déjà entraîné neuf décès au cours des semaines 11 à 14, soit du 10 mars au 6 avril. Ces décès concernent principalement des personnes âgées de plus de 70 ans présentant des comorbidités. En parallèle, neuf autres décès sont actuellement en cours d'investigation pour déterminer s'ils sont liés au virus du chikungunya.
L'épidémie se stabilise à un haut niveau de transmission avec plus de 39 000 cas confirmés depuis le début de l'année. Toutefois, les nouvelles infections semblent ralentir, puisqu'on observe une baisse des cas confirmés de 6237 à 4304 entre le 7 et le 13 avril, bien que ces chiffres puissent être sujets à révision.
Impact sanitaire
L'agence sanitaire Santé publique France a enregistré 47 cas graves nécessitant des soins intensifs, concernant principalement 27 personnes de plus de 65 ans, trois personnes avec des comorbidités, et 17 nourrissons de moins de trois mois. En outre, 261 hospitalisations prolongées de plus de 24 heures ont été signalées, touchant principalement les personnes âgées et les nourrissons.
Réponses et mesures sanitaires
Pour contrer l'épidémie, une campagne de vaccination a été initiée début avril 2025. Quelque 40 000 doses du vaccin Ixchiq, premier vaccin ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, ont été distribuées sur l'île, avec 60 000 doses supplémentaires commandées. Cependant, l'adoption de la vaccination reste timide, avec environ 3 000 personnes déjà vaccinées selon les rapports.
Le président Emmanuel Macron et le ministre de la Santé, Yannick Neuder, ont visité l'île pour évaluer la situation et les mesures prises. Selon les estimations de M. Neuder, autour de 120 000 personnes pourraient avoir été infectées depuis le début de l'épidémie. La dernière épidémie majeure de chikungunya à La Réunion remonte à 2005-2006, touchant 260 000 personnes et provoquant plus de 200 décès.
Conclusion
Les autorités sanitaires continuent de surveiller de près la situation, en encourageant la vaccination et en renforçant les mesures de santé publique pour contrôler l'épidémie et protéger les populations à risque, notamment les personnes âgées et les jeunes enfants. L'objectif est de réduire progressivement le nombre de nouveaux cas et de freiner la propagation du virus sur l'île.