Introduction
Les cancers de la tête et du cou, particulièrement les carcinomes épidermoïdes ORL, constituent 90 % des tumeurs dans cette région. Ces cancers affectent la bouche, la gorge et le larynx et sont souvent associés au tabac, à l’alcool, et au papillomavirus humain (HPV). Un problème récurrent avec ces cancers est leur tendance à récidiver, spécialement lorsqu'ils sont localement avancés, se propageant aux ganglions lymphatiques du cou ou n’étant pas complètement réséqués chirurgicalement.
Traitement traditionnel
Jusqu'à récemment, le traitement standard de ces cancers comprenait une combinaison de chirurgie, de radiothérapie, et de chimiothérapie à base de cisplatine. Cependant, malgré ce protocole rigoureux, environ la moitié des patients présentant un risque élevé de récurrence voient leur cancer réapparaître. Les options thérapeutiques pour ces cas étaient jusqu'à présent très limitées.
Introduction de l'immunothérapie
Un revirement important a été présenté au congrès 2025 de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) avec l'étude NIVOPOSTOP. Cette étude, coordonnée par le groupe français GORTEC, a suivi 680 patients âgés de moins de 75 ans dans six pays entre 2018 et 2024. Ces patients, opérés de cancers localement avancés de la bouche, de l’oropharynx, de l’hypopharynx ou du larynx, présentaient au moins un facteur de risque élevé de rechute.
Méthodologie de l'étude
Les participants de l'étude NIVOPOSTOP ont été répartis en deux groupes : un groupe suivant le traitement habituel et un autre recevant, en plus, une immunothérapie avec le nivolumab. Ce traitement supplémentaire, administré en dix cycles sur huit mois, a pour but de stimuler le système immunitaire afin de cibler et éliminer plus efficacement les cellules cancéreuses.
Résultats et implications
Les résultats de cette étude se sont révélés prometteurs. L'ajout de l'immunothérapie a permis de réduire de 24 % le risque de rechute ou de décès. Concrètement, le taux de survie sans récidive à trois ans est passé de 52,5 % avec le traitement standard à 63,1 % avec l'immunothérapie.
Selon le Dr Yungan Tao, onco-radiothérapeute à l’Institut Gustave-Roussy, malgré l'absence de données complètes sur la survie globale, l’inclusion de l'immunothérapie dans le protocole de traitement des cancers de la tête et du cou pourrait devenir une nouvelle norme thérapeutique.
Conclusion
Ces avancées dans le traitement des cancers ORL augmentent significativement l’arsenal thérapeutique disponible et offrent une nouvelle perspective d'espoir pour les patients confrontés à ces formes de cancer, pour lesquelles les traitements efficaces sont rares. L'immunothérapie, en tant que complément au traitement standard, s'annonce comme une approche viable et potentiellement révolutionnaire pour améliorer les résultats cliniques dans ce domaine.