Résumé
La Commission européenne a annoncé, lors d’une réunion avec des dirigeants de l’industrie automobile tenue le 12 septembre 2025, qu’elle allait réexaminer « le plus tôt possible » l’interdiction prévue dans l’Union européenne de la vente de véhicules neufs à moteur thermique à partir de 2035, selon l’entourage du commissaire Stéphane Séjourné.
Contexte juridique et calendrier
Les textes en vigueur prévoient un réexamen de cette mesure en 2026. La décision annoncée par la Commission vise à avancer l’examen de ce calendrier, à la demande de représentants du secteur automobile.
L’interdiction de vente de voitures neuves thermiques (essence, diesel et hybrides) à compter de 2035 avait été intégrée aux mesures liées au Pacte vert européen adoptées en 2023.
Réunion du 12 septembre 2025 et participants
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a réuni à Bruxelles des dirigeants de constructeurs et des représentants de la filière dans le cadre d’un « dialogue stratégique » sur l’avenir de l’industrie automobile. Parmi les personnes citées dans les comptes rendus figuraient le commissaire Stéphane Séjourné (par son entourage), le directeur général de Renault François Provost, John Elkann (Stellantis), Oliver Zipse (BMW) et Ola Källenius (Mercedes‑Benz).
La Commission a indiqué qu’elle entamerait un réexamen « le plus tôt possible » de l’objectif 2035. Ursula von der Leyen a également évoqué, dans un message publié sur le réseau social X, l’idée d’aider les industriels à développer des véhicules électriques de petite taille et produits en Europe.
Positions des acteurs industriels
Plusieurs fédérations et responsables industriels ont demandé des aménagements de la trajectoire de réduction des émissions. L’Association des constructeurs européens (ACEA) et l’association des équipementiers (CLEPA) ont, selon des comptes rendus, adressé une lettre à la Commission le 27 août pour demander un « réajustement de la trajectoire actuelle de réduction des émissions de CO₂ dans le transport routier » afin de préserver la compétitivité industrielle.
Des représentants du secteur estiment que des flexibilités sont nécessaires pour concilier décarbonation et maintien de l’activité industrielle. Des questions évoquées par les industriels incluent le niveau actuel des ventes de véhicules électriques, la concurrence internationale, les droits de douane et l’évolution des bénéfices et de l’emploi dans la filière.
Positions en faveur du maintien de 2035
Un groupement d’environ 150 entreprises actives dans la filière des véhicules électriques (constructeurs, fabricants de batteries, opérateurs de recharge) a publié une lettre ouverte demandant à la Commission de maintenir la date butoir de 2035. Ces acteurs ont demandé à l’exécutif européen de ne pas revenir sur cet objectif.
Enjeux climatiques et objectifs européens
Selon des données européennes citées dans les comptes rendus, le transport routier représente plus de 20 % des émissions de gaz à effet de serre de l’Union. La décarbonation du transport routier fait partie des mesures visant à atteindre les objectifs climat de l’UE. Les Vingt‑Sept ont fixé des cibles de réduction des émissions nationales et sectorielles sur le long terme, rappelées dans les échanges.
Développements récents et suite attendue
Plusieurs comptes rendus indiquent que le réexamen accéléré demandé par les industriels a été accueilli par la Commission. Les textes prévoient formellement un examen en 2026; la Commission a annoncé vouloir avancer cette échéance mais n’a pas publié, au moment de la réunion, de calendrier précis des étapes suivantes.
Certains médias ont rapporté qu’un nouveau rendez‑vous entre la Commission et les constructeurs pourrait se tenir en décembre 2025, selon des comptes rendus. La teneur finale et les éventuels ajustements réglementaires dépendront des travaux internes de la Commission et des consultations formelles prévues par la procédure européenne.
Sources et attribution
Les éléments de cet article se fondent sur des comptes rendus de la réunion de la Commission européenne avec des dirigeants du secteur automobile et sur des déclarations et lettres de fédérations professionnelles et d’entreprises publiées à la suite de cette réunion.