La Commission européenne a adopté en interne et proposé aux États membres un 19ᵉ paquet de sanctions contre la Russie, a indiqué la porte-parole Paula Pinho lors d'un point de presse le 19 septembre 2025. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, devaient présenter les détails des mesures.
Objet et portée du paquet
La proposition vise à étendre les sanctions déjà en place contre la Russie, en ciblant en particulier le secteur des hydrocarbures. Kaja Kallas a indiqué que la Commission proposait d'avancer le calendrier de sortie du gaz naturel liquéfié (GNL) russe, avec pour objectif d'éliminer progressivement les importations de GNL russe d'ici le 1er janvier 2027.
La proposition prévoit également des sanctions à l'encontre d'acteurs de pays tiers qui aident la Russie à contourner les mesures existantes ou à commercialiser son pétrole, des exemples cités dans les communications publiques incluant des entités établies en Chine et en Inde.
Parmi les autres mesures annoncées figure la facilitation de sanctions visant des personnes impliquées dans l'enlèvement et l'endoctrinement d'enfants ukrainiens, selon la communication de la cheffe de la diplomatie européenne.
Contexte diplomatique et coordination transatlantique
La proposition intervient après un entretien entre Ursula von der Leyen et le président américain Donald Trump. Selon des déclarations publiques, Donald Trump s'est dit disposé à prendre de nouvelles sanctions contre la Russie à la condition que les pays européens cessent leurs achats d'hydrocarbures russes. Il a également suggéré aux Européens d'envisager des mesures commerciales contre la Chine pour réduire le soutien à Moscou.
Des responsables européens ont indiqué que l'accélération du sevrage aux hydrocarbures russes faisait partie d'un effort conjoint avec les États-Unis, visant à maintenir l'alignement transatlantique sur la politique à l'égard de la Russie. La Commission a rappelé la coordination avec le G7 pour préserver la cohérence des mesures internationales.
Mesures financières et utilisation d'avoirs gelés
Le commissaire européen à l'Économie, Valdis Dombrovskis, a annoncé que la Commission proposait d'utiliser certains avoirs russes gelés, détenus par des institutions financières, sous la forme d'un prêt à recours limité en faveur de l'Ukraine. Ce mécanisme, qualifié de « prêt de réparations », serait structuré pour ne pas remettre en cause le droit de la Russie sur ces avoirs et ne devrait être remboursé que si l'Ukraine reçoit des réparations de la Russie. Les services de la Commission ont été chargés de concevoir les aspects juridiques, financiers et fiscaux de l'instrument.
Dombrovskis a également évoqué la coordination avec le G7, en rappelant que les sanctions précédentes avaient déjà eu un impact significatif sur l'économie russe.
Situation énergétique et dépendances
L'Union européenne a instauré en décembre 2022 l'interdiction d'importation de pétrole russe, avec des exemptions accordées à la Hongrie et à la Slovaquie en raison de leur dépendance au brut russe. Les communications récentes indiquent que l'UE a réduit sa dépendance au gaz russe depuis le début du conflit en Ukraine, mais que celle-ci n'est pas entièrement éliminée : en 2024, la Russie assurait encore 19 % de l'approvisionnement en gaz de l'UE, dont une part importante sous forme de GNL.
La proposition de septembre 2025 inclut des options politiques visant à accélérer la diversification des approvisionnements et le recours au GNL non russe, ainsi que des mesures d'accompagnement pour réduire la dépendance énergétique.
Calendrier et suite
La Commission a transmis la proposition aux États membres, qui devront en débattre et décider de son adoption formelle au niveau du Conseil de l'Union européenne. La Commission a déclaré que les détails complets du paquet seraient publiés prochainement et que des travaux techniques étaient en cours pour mettre en place les instruments financiers et juridiques annoncés.
Sources des déclarations
Les informations reprises ici proviennent des communications publiques de la Commission européenne, de déclarations de responsables européens (Paula Pinho, Ursula von der Leyen, Kaja Kallas, Valdis Dombrovskis) et des comptes rendus de conférences de presse publiés le 19 septembre 2025.