Déclarations du gouvernement
Le 17 décembre 2025, le Premier ministre Sébastien Lecornu a déclaré devant l'Assemblée nationale que, si la Commission européenne cherchait à « passer en force » pour parapher et soumettre l'accord UE‑Mercosur au vote, la France s'opposerait et voterait contre.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a réitéré en conseil des ministres l'intention de la France de s'opposer fermement en cas de "passage en force", selon la porte-parole du gouvernement.
Description de l'accord
L'accord proposé lie l'Union européenne à quatre États du Mercosur : l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay. Il vise à approfondir l'ouverture commerciale entre les deux blocs et prévoit un accroissement des échanges de biens européens (véhicules, machines, vins et spiritueux) vers l'Amérique latine.
En sens inverse, il ouvre davantage l'accès au marché européen pour certains produits agricoles sud-américains, notamment la viande bovine, le soja, le sucre, le riz et le miel.
Contexte politique et calendrier
La présidente de la Commission européenne souhaitait obtenir la paraphe du traité lors du sommet du Mercosur prévu le 20 décembre 2025 à Foz do Iguaçu (Brésil). La finalisation dépend toutefois de l'approbation des États membres selon les procédures européennes, où une minorité de blocage peut retarder ou empêcher l'adoption.
La Commission a soutenu l'importance d'une signature avant la fin de l'année pour la crédibilité de l'Union et la préservation des relations avec les partenaires latino-américains. Le dossier devait également être abordé lors d'un sommet européen ultérieur.
Réactions internationales et européennes
Plusieurs dirigeants et responsables européens ont exprimé des positions nuancées. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a estimé qu'une signature imminente était prématurée et a demandé des garanties supplémentaires pour le secteur agricole. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a appelé à la conclusion de l'accord, tandis que des responsables allemands ont appelé à exercer une pression pour parvenir à une décision.
Plusieurs États membres, dont la France, la Pologne et la Hongrie, ont été cités comme aptes à constituer une minorité de blocage au sein des institutions européennes.
Mobilisations et situation nationale
En France, le débat intervient dans un contexte de tensions agricoles liées à la gestion d'une épizootie de dermatose nodulaire contagieuse. Des blocages de routes et de voies ferroviaires ont été signalés, et une manifestation d'agriculteurs était prévue à Bruxelles en marge du sommet européen.
Situation actuelle
À la date des déclarations, la signature et la ratification de l'accord restaient incertaines. Les positions nationales, les exigences de procédure de l'Union européenne et les mobilisations sectorielles demeuraient des facteurs déterminants pour l'avenir proche du dossier.








