Contexte
Début octobre 2025, les autorités talibanes ont ordonné une interruption nationale des services téléphoniques et d'internet qui a duré environ 48 heures. Selon les informations disponibles, des restrictions sur des liaisons par fibre optique étaient déjà appliquées depuis plusieurs semaines dans certaines provinces sur instruction du chef suprême Hibatullah Akhundzada, afin de limiter ce que les autorités ont qualifié de "diffusion du vice".
Déroulement de la coupure
La coupure nationale est intervenue après ces restrictions provinciales. Les habitants de Kaboul ont d'abord tenté de capter un signal ou d'acheter des cartes SIM d'opérateurs différents sans succès. Dans certaines villes frontalières, comme Herat et Kandahar, des personnes ont pu capter des signaux en se rapprochant des frontières avec l'Iran et le Pakistan.
Des rumeurs se sont propagées pendant la période sans communications, évoquant notamment un possible retour militaire étranger sur des bases abandonnées ou des changements au sein de la hiérarchie talibane. Ces rumeurs ont ensuite été rapportées comme non confirmées.
Impacts sur les communications et les transferts de fonds
La coupure a interrompu les services numériques utilisés pour les transferts de fonds, les retraits par carte et les paiements électroniques. De nombreuses personnes ont alors dû compter sur les liquidités dont elles disposaient au moment de la coupure.
Les réseaux de télécommunications ont été progressivement rétablis après environ 48 heures.
Conséquences sur les transports et les services financiers
Les opérations aéroportuaires nationales et internationales ont été affectées, avec des vols retardés ou annulés et des écrans d'affichage restés vides, ce qui a empêché la notification des passagers. Le système bancaire a été largement perturbé, les services reposant sur des connexions numériques ayant été interrompus.
Des commerçants et petites entreprises ont temporairement réduit leur activité et renvoyé des employés, citant des pertes commerciales liées à l'indisponibilité des services numériques et de livraison.
Effets sur les services de santé et l'éducation
Les services d'urgence hospitaliers ont enregistré une baisse de fréquentation pour des consultations non urgentes. Des professionnels de santé ont signalé des difficultés dans la planification des consultations, la perception des paiements et l'organisation de transferts d'argent nécessaires pour des soins urgents.
Dans une maternité, l'absence de communications numériques a limité la possibilité de suivre à distance des patientes et d'alerter des proches pour des transferts à l'hôpital. Des équipes hospitalières ont mentionné l'arrêt des sollicitations de donneurs de sang coordonnées auparavant par messagerie.
Selon l'association Malala Fund, environ 2 millions de filles ont perdu l'accès à des cours en ligne qui leur permettaient de poursuivre des études au-delà du primaire.
Rétablissement et réaction des autorités
Au terme d'environ 48 heures, le réseau téléphonique et internet ont été progressivement rétablis, entraînant un retour immédiat d'activités sociales et commerciales dans certaines zones urbaines. Les autorités talibanes n'ont pas fourni d'explication publique détaillée sur les raisons de la coupure, annonçant qu'elles communiqueraient toute nouvelle décision.
Considérations finales
La coupure a mis en évidence la dépendance des services essentiels aux infrastructures numériques et les vulnérabilités associées à des interruptions centralisées des communications. Elle a également souligné des disparités régionales d'accès aux signaux et des impacts sur les flux financiers, la santé et l'éducation.