Présentation de l'émission
L'émission Complément d'enquête (France 2) a été présentée à quelques journalistes le 26 novembre et diffusée le 27 novembre à 23h sous le titre « La méthode CNews ». Elle propose une enquête consacrée à la ligne éditoriale de CNews, chaîne d'information en continu appartenant au groupe Bolloré.
Contenu de l'enquête
L'émission, d'une durée d'environ une heure, combine témoignages et analyses quantitatives. Un ancien reporter de CNews, aujourd'hui à France 3, rapporte qu'en 2021 un responsable de la chaîne lui aurait déclaré : « À partir de maintenant, on ne va plus faire que du muslim, muslim, muslim » (musulman, ndlr).
Les journalistes ont utilisé des outils informatiques pour mesurer la récurrence de certains termes à l'antenne. Selon la voix off de l'autrice Lilya Melkonian, entre 2020 et 2024 le mot « islam » a été prononcé 30 993 fois sur CNews et le mot « immigration » 69 353 fois. L'émission cite également une enquête de Reporters sans frontières pointant un manque de pluralisme politique, en raison du placement des interventions de responsables de gauche sur des plages horaires nocturnes.
Contexte judiciaire et institutionnel
La diffusion de ce numéro intervient dans un contexte de tensions entre l'audiovisuel public et des médias du groupe Bolloré (CNews, Europe 1, Le Journal du dimanche). Début novembre, France Télévisions et Radio France ont engagé une procédure judiciaire pour « dénigrement » à l'encontre de médias du groupe Bolloré, en lien avec le traitement d'une affaire impliquant deux journalistes du service public et des responsables du Parti socialiste.
Par ailleurs, un groupe parlementaire a obtenu la création d'une commission d'enquête à l'Assemblée nationale consacrée à la neutralité, au fonctionnement et au financement de l'audiovisuel public ; les travaux de cette commission ont débuté.
Réactions et suites possibles
Sollicitée pour répondre à la programmation de l'émission, CNews n'a pas fait de commentaire public. Les procédures judiciaires engagées par France Télévisions et Radio France, ainsi que l'ouverture de la commission d'enquête parlementaire, constituent des suites institutionnelles susceptibles d'entraîner des auditions, des échanges entre acteurs publics et privés, et des enquêtes complémentaires.








